Le palmarès des césars

Oser Séraphine

Publié le 03/03/2009
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ILS ONT BON goût les milliers de jurés des césars. Il est vrai que Séraphine Louis, la vraie, la bonne à tout faire dont les peintures naïves ont su séduire le collectionneur Wilhelm Uhde et après lui le public, est un personnage qu’on ne peut oublier. Et que Yolande Moreau incarne avec beaucoup de présence cette femme qui, comme dit le réalisateur Martin Provost, « avec presque rien, est parvenue à donner un sens à sa vie ». Six césars, donc, dont celui du meilleur film et de la meilleure actrice, pour « Séraphine », qui n’avait rien pour attirer le grand public mais, grâce au bon bouche-à-oreille, flirtait la semaine dernière avec les 580 000 spectateurs.

Le favori, « Mesrine », se contente des césars du meilleur réalisateur (Jean-François Richet) et du meilleur acteur (Vincent Cassel, succès mérité), ce qui n’est pas si mal. On saluera aussi le prix du meilleur documentaire à Agnès Varda pour sa sensible autobiographie filmée, « les Places d’Agnès » ; le choix des deux espoirs sortis du sensible « Dernier jour du reste de ma vie », Déborah François et Mac-André Grondin ; le prix du premier film à « Il y a longtemps que je t’aime », de Philippe Claudel.

On ne saurait oublier le césar meilleur film étranger, qui distingue « Valse avec Bachir », le très original film d’animation d’Ari Folman, leçon d’histoire et plaidoyer pour la paix. Ceux qui ne l’ont pas encore vu ou ceux qui voudraient le revoir trouveront avec le DVD Collector qui sort aujourd’hui, matière à réflexion, puisque le film est accompagné notamment d’un making of de 20 minutes, d’un entretien avec le politologue Joseph Bahouti, du reportage sur le massacre de Sabra et Chatila diffusé à l’époque par Antenne 2 et d’une scène coupée, la mort de Bachir (prix conseillé 25 euros, Blu-Ray 30 euros).

R. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr