Le rêve est universel et a, de tout temps, été interprété. Dans l’Antiquité, il est un avertissement du ciel ou une vision prémonitoire. Pour les artistes au XIXe, il transfigure la réalité, et avec Freud, il donne accès à l’inconscient.
À Marseille, « le Rêve », l’exposition du musée Cantini (1) réunit une centaine d'œuvres, peintures, sculptures, dessins, installations. Elle suit les différentes étapes d’une nuit, car le sommeil est créateur. Abandon de l’endormissement et écoute des voix intérieures ; nocturnes poétiques chères aux symbolistes ou au contraire effrayantes ; rêve comme satisfaction de désirs ou libération de fantasme, qui inspire les surréalistes ; cauchemars, hallucinations, parfois recherchées avec des psychotropes, réveil nocturne angoissant et souvenirs du petit matin. Antoine de Saint-Exupéry écrivait dans « le Petit Prince » : « Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. »
Vers l'abstrait
À Paris, le musée Marmottan-Monet (2) réunit Hodler, Monet et Munch. Au-delà des courants artistiques, à la fin de ce XIXe siècle si riche en recherches, trois peintres qui ne se sont jamais rencontrés tentent l’impossible, Monet, le Français impressionniste (1840-1926), Ferdinand Hodler, le Suisse postimpressionniste (1853-1918), et Edvard Munch, le Norvégien symboliste (1863-1944). Ils veulent peindre les reflets de la lumière sur la neige, l’eau vive, le soleil de face et, inlassablement, ils procèdent par série. Avec une vingtaine de tableaux de chacun, on découvre leurs concordances et leur cheminement, vers une manière elliptique et de plus en plus libre annonçant la peinture abstraite et gestuelle.
Quant à l'art contemporain, le Palais de Tokyo (3) a donné carte blanche à Tino Sehgal, qui propose une exposition-performance différente. Né en 1976, formé à l’économie et à la danse, l'artiste occupe l’ensemble du musée dépouillé – 13 000 m2 tout de même ! Bien sûr, il y a quelques œuvres, et pas des moindres, comme les rideaux de perles de Félix González-Torres, qui agissent comme des murs perméables. Et aussi Buren, Pierre Huyghe, Philippe Parreno. Mais la surprise réside dans l’interaction et l’émotion. Des rencontres par petits groupes accompagnés, des confidences, une insertion dans une troupe de danseurs-chanteurs. Une expérience un peu déstabilisante, où le visiteur devient acteur.
(1) Du mardi au dimanche de 10 à 18 heures. Jusqu’au 22 janvier. Tél. 04.91.54.77.75, lereve.marseille.fr
(2) Tous les jours sauf lundi de 10 à 18 heures, le jeudi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 22 janvier. Tél. 01.44.96.50.33, www.marmottan.fr
(3) Tous les jours sauf le mardi de midi à 20 heures. Jusqu'au 18 décembre. www.palaisdetokyo.com
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série