Tati revisité

IL N’A RÉALISÉ que six films et trois courts métrages mais s’est imposé comme l’un des cinéastes burlesques les plus originaux et les plus inventifs. Démonstration à la Cinémathèque avec l’exposition « Jacques Tati, deux temps, trois mouvements ».

C’est Macha Makeïeff et Stéphane Goudet qui ont conçu cet hommage tout sauf figé, fait d’œuvres qui résonnent avec celles du cinéaste des « Vacances de Monsieur Hulot » et de « Play Time » et qui, comme elles, interrogent le rapport de la société à l’espace. « Nous l’avons conçue comme une suite de stations où le visiteur se met dans la situation de Hulot, explique Macha Makaïeff. Par exemple, dans l’architecture monotone de "Play time", il perd ses repères, toutes ses sensations sont décalées, amplifiées. »

Des dessins de Saul Steinberg et de Pierre Etaix, des photos d’Henri Cartier-Bresson et de Willy Ronis, des œuvres de Raoul Dufy et de César, une machine de Tinguely, une création sonore de Pierre Henry, des meubles typiques du modernisme de l’après-guerre sont associés avec des documents et objets (photos, carnets de gags, affiches, costumes, croquis…) appartenant au réalisateur ou l’évoquant.

Des cinéastes (Gondry, Assayas, Anderson, Iosseliani, Suleiman, entre autres) parlent de lui, d’autres artistes aussi tels que Jean Nouvel ou Dominique Perrault. Bien sûr, ses films sont au programme, accompagnés d’autres « sous influence tatiesque », de classiques du burlesque et d’œuvres qui se livrent à une satire de la vie moderne. Une programmation d’une trentaine de longs métrages où voisinent « Fellini-Roma » et « Fenêtre sur cour », « les Temps modernes » et « le Terminal ». Sans oublier la biographie signée Stéphane Goudet, « Tati Story ».

À signaler enfin des séances et des ateliers jeune public.

Du 8 avril au 2 août, tél. 01.71.19.33.33, www.cinematheque.fr.