Un suivi connecté de l’activité physique 

THERMACTIV scrute l'effet levier en post-cure thermale

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Publié le 19/01/2017
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cure aquagym

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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Durant les trois semaines d’une cure thermale conventionnée, les patients sont coupés de leur milieu, ce qui facilite les changements comportementaux positifs et la mise entre parenthèses des mauvaises habitudes délétères pour leur santé.

Outre les soins thermaux, ils bénéficient d’un accompagnement pour améliorer leur hygiène de vie, notamment en matière de d’activité physique. Motivés, ils dépassent alors souvent l’objectif des 30 minutes d’activité physique modérée quotidiennes qui leur semblait un temps inaccessible. Le signe d’un réel déclic ? Difficile à dire, car lorsque s’achève le séjour thermal, la rupture est totale : « Ils rentrent à nouveau dans la vraie vie avec des contraintes du quotidien et l’on a finalement aucune idée de ce qu’il se passe en termes de poursuite d’une activité physique adaptée en post cure thermale », constate le Pr Martine Duclos, responsable du service de médecine du sport et d’explorations fonctionnelles au CHU de Clermont Ferrand, par ailleurs coordinatrice de l’étude THERMACTIV. « L’idée, c’est de maintenir le contact avec le curiste après sa sortie de cure en utilisant un ensemble d’outils connectés », résume le Pr Duclos. L’étude prévoit d’inclure 400 personnes sur neuf centres thermaux. L’inclusion de ces patients a débuté en 2016 et doit s’achever cette année. Les participants sont équipés d’objets connectés et formés à leur usage au cours de leur cure thermale. Pour suivre leur niveau d’activité physique à leur retour au domicile, ces patients disposent principalement d’un podomètre et d’une balance connectés. Des questionnaires complètent le dispositif.

Maintenir les acquis

Au niveau méthodologique, l’étude s’articule autour de deux groupes de patients : un premier équipé uniquement d’outils connectés et un second qui dispose en plus de conseils personnalisés et d’un programme d’activité physique accessible par smartphone. Chaque participant est ainsi suivi durant six mois. « L’étude doit permettre de déterminer si une aide s’avère nécessaire après la cure, pour qu’une personne continue à pratiquer durablement une activité physique après son programme thermal », indique le Pr Duclos. Outre le recours possible aux dispositifs connectés pour suivre les patients en post cure et entretenir leur motivation à pratiquer une activité physique régulière, des courts séjours pourraient aussi être développés afin de maintenir les acquis d’une cure thermale conventionnée, six mois ou un an après. « Cela coûterait beaucoup moins cher à la Sécurité sociale et cela ouvrirait de nombreuses possibilités aux centres thermaux », considère le Pr Duclos.

David Bilhaut

Source : Le Quotidien du médecin: 9548