À Paris, à la Fondation Vuitton

Trésors impressionnistes

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Publié le 11/03/2019
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Art-Seurat

Art-Seurat
Crédit photo : THE COURTAULD GALLERY

Collectionneur, philanthrope, Samuel Courtauld (1876-1947), issu d’une famille française huguenote émigrée à Londres à la fin du XVIIe siècle, mettra avec sa femme Elisabeth sa fortune d’industriel du textile au service de sa passion. Entre 1923 et 1929, il constitue une des plus belles collections du siècle. À la Fondation Vuitton (1), avec « La Collection Courtauld - Le parti de l'impressionnisme », 110 peintures et œuvres graphiques en témoignent.

On y retrouve les grands artistes de l'époque, de 1860 au tournant du XXe siècle, avec des œuvres emblématiques. Manet, « Bar aux Folies-Bergère », Monet, « la Gare Saint-Lazare », Renoir, « la Loge », Degas, Van Gogh, « Autoportrait à l’oreille bandée », Toulouse-Lautrec, Gauguin, Modigliani. Courtauld a un goût particulier pour Cézanne (« la Montagne Sainte-Victoire », « les Joueurs de cartes »), qu’il fait découvrir aux Anglais, et Seurat, avec la fameuse « Baignade à Asnières ».

Au collectionneur s’ajoute le mécène qui a une vision sociale de l’art. Il crée en 1923 le Courtauld Fund, destiné à l'acquisition d’œuvres du « mouvement moderne » pour les collections publiques anglaises, et en 1931 après la disparition de sa femme, l’Institut Courtauld, rattaché à l’Université de Londres. Un lieu consacré à l’enseignement de l’histoire de l’art et à la conservation des œuvres, auquel il donne 74 peintures et dessins, auxquels s'ajoutera, après sa mort, le reste de sa collection. C’est aujourd’hui un centre d’excellence pour la formation des chercheurs, conservateurs et restaurateurs.

Avec « La collection de la Fondation - Le parti de la peinture » (jusqu'au 26 août), la Fondation Vuitton présente en parallèle 74 œuvres créées depuis 1960, issues de sa propre collection. Vingt-trois artistes qui participent au renouvellement de la peinture, tant dans ses formes que ses expressions, parmi lesquels Joan Mitchell, Gerhard Richter, Mark Bradford, Jesús Rafael Soto…

Van Gogh en immersion

À l’opposé de ces présentations, le centre d’art numérique l’Atelier des Lumières (2) propose une exposition immersive artistique et musicale, « Van Gogh, la nuit étoilée ». Elle parcourt la vie et l’œuvre du peintre, de ses débuts hollandais à son suicide à Auvers-sur-Oise, en passant par Nuenen, Paris, Arles et son internement à Saint-Rémy-de-Provence. Sont projetés sur les murs d'une ancienne fonderie de l’Est parisien, « les Mangeurs de pommes de terre », « les Tournesols », « la Nuit étoilée », « la Chambre à coucher », jusqu’au dernier tableau prémonitoire, « le Champ de blé aux corbeaux ». Spectacle ou exposition ? En tout cas une approche ludique de l’art. 

 

 

 

 

 

(1) Jusqu'au 17 juin, www.fondationlouisvuitton.fr

(2) Jusqu'au 31 décembre, www.atelier-lumieres.com

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin: 9731