La nouvelle production a été confiée à Cal McCrystal, directeur de cirque, acteur et conseiller (Comedy Consultant), notamment pour « One Man, two Guvnors » au théâtre, un triomphe à Londres et à Broadway, et pour « Paddington » 1 et 2 (dans lequel il joue) au cinéma, également un énorme succès.
On saura gré à McCrystal de n'être pas tombé dans le travers de l’actualisation du livret. Certaines opérettes du tandem le nécessitent parfois. Pas « Iolanthe », violente satire des systèmes parlementaire et judiciaire britanniques, quasiment inchangés depuis l’époque victorienne. Quelques personnages de comédie (dont Clive Mantle, un acteur de « Game of Thrones ») ajoutés sont néanmoins bienvenus pour éclairer certaines allusions historiques du livret.
L’histoire, une féerie bucolique savamment intriquée à des intrigues parlementaires, avec même un personnage aux allures wagnériennes (la Reine des fées, parodie de la reine Victoria), appelle parfaitement l’utilisation de techniques du cirque. Les fées volent dans les airs grâce à des filets d’acrobate, des animaux de taille réelle peuplent la scène. Et figurants autant que choristes sont dirigés avec une virtuosité quasi cinématographique avec le concours de la célèbre chorégraphe du West End Lizzie Gee.
Les costumes victoriens sont très colorés et fantaisistes et le décor, de très poétiques toiles peintes à l’ancienne pour les scènes d’extérieur, est efficace. Ils sont signés Paul Brown, décorateur très prisé au Royaume-Uni, disparu peu avant le début de la production.
La distribution, qui réunit une pléiade d’excellents chanteurs fidèles à la scène londonienne, est dominée par Andrew Shore, que l’on avait pu entendre la saison dernière dans « les Pirates de Penzance ». Spécialiste de ces rôles bouffes avec leurs célèbres « patter songs » (airs au contenu politique, virtuoses par leur rapidité, dans lesquels chaque note correspond à une syllabe et bourrés d’allitérations), il réussit même, ce qui est un tour de force à l’opéra, à faire reprendre ses couplets par le public. Le chœur maison excelle dans les nombreux ensembles, tout comme l’English National Opera Orchestra, dirigé avec beaucoup d’humour par Timothy Henty, spécialiste de ce répertoire, revenant pour l’occasion à la partition originale de sir Arthur Sullivan.
Un bain de bonne humeur et d’humour très singulier (le fameux humour « camp »), apte à réconcilier avec ce genre si particulier ceux qui pensent qu’il n’est guère exportable.
English National Opera, London Coliseum, les 17, 23, 27 mars et 7 avril. Tél. 44.020/7845. 9300, www.eno.org
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