Votre article du 4 mars (Affaire du midazolam : le Dr Jean Méheut-Ferron se confie soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponse à celles que nous ne nous posions. Notre confrère dit n’avoir jamais pratiqué la sédation profonde et que, du fait de sa simplicité d’utilisation, il n’utilisait le midazolam que pour des sédations légères et proportionnées. Pourtant, il est poursuivi pour cinq décès suspects, et les conditions de ces décès ont bien dû interpeller les dénonciateurs, car nécessairement il y a eu dénonciation. Et, force est de reconnaître que nous aimerions en savoir plus sur tout le déroulé de cette histoire pour se faire une opinion.
Quoi qu’il en soit, la désertification médicale ne me paraît pas devoir être servie comme argument pour tous les sujets de nos pratiques. Car des médecins, il en reste, et notamment toujours pour les situations dans lesquelles se pose la question d’une éventuelle sédation. Et je pense que chacun, dans ce type de situation, peut trouver des interlocuteurs pour débattre du problème, sans que cette nécessité du dialogue autour des décisions difficiles passe pour un carcan administratif inadmissible ou, comme le dit un intervenant sur votre site un « comité Théodule » de plus !
Le plus souvent, ce sont les dénonciations de pratiques individuelles sans aucune concertation qui sont à l’origine du déclenchement de ses affaires ; et après la lecture de cet article, je crains qu’il en soit ainsi une fois de plus. Alors oui sans doute, tous les médecins de ville devraient pouvoir avoir accès à tous les moyens de remplir leur mission, mais ils ne peuvent raisonnablement pas refuser une certaine forme d’encadrement des pratiques. Qui aujourd’hui, dans le monde de l’oncologie, pourrait refuser la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire qui pour certains, lors de sa mise en place, passait pour une grave atteinte à la liberté de pratique alors qu’elle s’est révélée être un indiscutable moyen d’égalisation des chances pour les patients ?
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