Éditorial

Apprendre de ses actions passées

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Publié le 22/03/2024
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Bien connu des médecins pour ses prises de position à la tête de la Fédération hospitalière de France (FHF) et en tant que député Horizons, le nouveau ministre délégué à la Santé et à la Prévention l’est moins pour ses actions de maire. Pourtant, Frédéric Valletoux a occupé la fonction pendant dix-sept ans à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Dans son enquête, Le Quotidien s’est penché sur son bilan local en matière de santé et ses relations avec les soignants.

Si les édiles n’ont pas directement la main sur la politique de santé, ils peuvent peser à différents niveaux et imprimer leur marque. Un maire « peut réunir les bonnes volontés, parler des projets aux acteurs, les convaincre, les fédérer », énumère pour Le Quotidien le désormais ministre. Pari réussi à Fontainebleau ? Comme tout mandat politique, il y a les avocats et les détracteurs. Si certains saluent le soutien et l’écoute de l’élu autour de projets novateurs comme la maison de santé universitaire ou l’association Fontainebleau Sport-Santé, d’autres pointent des échecs, comme l’abandon du projet de plateforme public/privé entre l’hôpital de la ville et la polyclinique de la Forêt au début des années 2010.

On peut néanmoins percevoir dans l’action menée au niveau local certaines orientations qui pourraient guider sa politique d’aujourd’hui

On peut néanmoins percevoir dans l’action menée au niveau local certaines orientations qui pourraient guider sa politique d’aujourd’hui. À la tête de la FHF, Frédéric Valletoux a plusieurs fois bousculé les praticiens de ville sur la liberté d’installation, la participation à la permanence des soins ou les délégations de tâches. Des interventions qui ont irrité aussi au niveau local. Adoptée fin 2023, sa proposition de loi visant à améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial n’avait pas apaisé les relations avec la médecine de ville. Mais depuis sa nomination, le ministre entend leur tendre la main. « Rien n’indique que nous allons vers la fin du modèle de la médecine libérale », confiait-il au Quotidien lors de son premier déplacement en tant que ministre début février.

Sur le front hospitalier, le locataire de Ségur affiche volontiers son bilan pour la défense des établissements de santé publics, lorsqu’il dirigeait le puissant lobby du secteur. Mais sur le plan local, comme dans de nombreux territoires, le centre hospitalier du Sud Seine-et-Marne a connu de multiples changements et réorganisations, parfois dans la douleur. Le nouveau ministre met en avant l’augmentation des coopérations au cours de son mandat et la logique territoriale devenue inéluctable.

Face aux multiples difficultés du système de santé, Frédéric Valletoux a-t-il des recettes bellifontaines à appliquer au niveau national ?

Aurélie Dureuil

Source : Le Quotidien du Médecin