Plus de trois ans après son déferlement, la crise sanitaire liée au Covid a laissé de nombreux établissements à bout de souffle. Intervenue dans un contexte déjà dégradé, la pandémie n’a fait que révéler – voire accentuer – des difficultés et dysfonctionnements installés depuis des décennies, soulignait la Cour des comptes dans son récent rapport sur la situation financière des hôpitaux. Malgré les plans Hôpital 2007 et 2012, pour éviter la spirale du surendettement, « les hôpitaux publics ont sous-investi depuis dix ans, ce qui a conduit à une vétusté croissante de leurs bâtiments et de leurs équipements », s'inquiètent les sages de la rue Cambon.
S'ajoutent à cet étau budgétaire les graves problèmes de recrutement et de fidélisation des blouses blanches, en dépit de quelques signaux positifs sur les postes vacants ou les effectifs infirmiers. Le constat est sans appel : le Ségur de la santé de juillet 2020 (et ses déclinaisons progressives) n’a pas suffi à renforcer l’attractivité des métiers du soin. Et en cette période d'examen du PLFSS, toutes les fédérations hospitalières pressent le gouvernement de compenser davantage l'inflation qui étrangle le secteur.
Sur le terrain pourtant, les établissements déploient des solutions concrètes, comme l'illustre notre dossier sur l'hôpital (page 39). Au sein du GHT d’Armor, la mobilisation commune des six établissements a permis de soulager les urgences ou de proposer des mesures d’attractivité aux blouses blanches. De son côté, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) enregistre des premiers résultats positifs de sa stratégie avec la réouverture de 400 lits d'ici la fin de l'année.
Suffisant pour donner un nouveau souffle aux hôpitaux et aux cliniques ? Pas sûr, d'autant que les établissements de santé doivent répondre à de nouveaux défis comme la multiplication des cybermenaces – l'hôpital représente le 3e secteur le plus touché, avec 10 % des attaques par rançongiciels – ou les impératifs du changement climatique. La réduction de l’empreinte carbone prend désormais toute sa place dans les stratégies. Certains choisissent déjà d’investir dans des énergies décarbonées, comme l’hôpital de Trévenans (Territoire de Belfort) qui mise sur le photovoltaïque. Une façon de conjurer les difficultés actuelles et de préparer l'avenir.
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