Lettre à plusieurs députés

Nous sommes 70 000 médecins retraités. Une grande partie est prête à reprendre les soins en diminuant son rythme de travail qui était de 50-60 heures par semaine.

Nous n’y croyons vraiment plus !

Même les lois votés et parues au Journal officiel (JO) ne sont pas appliquées. Pauvres patients !

Le principal frein est la Carmf, payée à fond perdu.

Si le médecin retraité décide de reprendre en travaillant deux fois moins sa cotisation retraite avoisine les 40,1 % de son revenu.

Je suis médecin avec un BNC de 90 000 €, la moyenne des médecins, pour 50-60 heures. Je continue à soigner à la retraite en travaillant deux fois moins. Le troisième volet de la cotisation Carmf, l’ASV, s’applique sur n-2 sans remise à niveau. Ce volet passe mécaniquement de 12,8 à 20 % (forfait de 5 622 € + 3,80 % sur la totalité n-2). Il faut y ajouter les deux premiers volets de 8,23 % jusqu’à 44 000 € + 1,87 % sur la totalité et 10 %. Nous arrivons à 40,1 % du revenu versé à fond perdu. Résultat : ou l’on continue à 50-60 heures ou l’on arrête.

Conseillé par plusieurs députés, le président Macron, fin octobre 2022, il y a huit mois, annonçait, sur France 2, la suppression de la cotisation Carmf 2023 pour les médecins retraités. Objectif : les inciter à continuer les soins. Une loi est parue au JO du 23 décembre 2022. 

Dans une Interview fin avril, sur BFMTV, notre Président s’inquiètait des résultats de sa mesure… pas de réponse des conseillers. Et pour cause, toujours pas de décret d’application. 

Le Président Macron ne le sait visiblement pas. Avant d’annoncer d’autre mesures, il convient d’appliquer les lois déjà passées au JO.

L’exécutif n’exécute pas.

Les retraités restent retraités. 

Les patients restent sans soins.

J’en appelle à vous !