La date est finalement fixée ! Le 24 mai se tiendront les tant attendues Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant. Installé à l’hiver 2022 alors qu’une triple épidémie (grippe, Covid-19 et bronchiolite) mettait les hôpitaux sous tension, le comité d’orientation vient tout juste de remettre son vaste rapport. Et le constat est sans appel : « investir dans la santé de l’enfant : une urgence nationale ». Les experts le rappellent sans détour : la crise aiguë qu’a traversée le secteur en 2022 n’était que « la face immergée de maux bien plus profonds qui affectent la santé globale de l’enfant ». Deux ans plus tard, la réflexion du comité d’orientation a abouti à 20 mesures phares et près de 400 propositions.
Première préconisation et pas des moindres : créer un choc d’attractivité. Cela doit passer par la revalorisation de « toutes » les prises en charge de l’enfant. Les auteurs du rapport appellent également à améliorer la lisibilité des parcours de soins gradués pour les parents et les professionnels et à sanctuariser le nombre de lits de réanimation pédiatrique et néonatale. Les experts recommandent d’augmenter le nombre de professionnels de santé formés. S’ils demandent une progression du nombre de pédiatres, ils maintiennent la nécessité d’un stage minimum obligatoire de six mois sur la santé de l’enfant pour les futurs généralistes – point de friction entre les deux spécialités. Néanmoins, ce stage pourrait être réalisé dans « différents lieux d’exercice » (et non uniquement à l’hôpital) ce qui comprend le cabinet d’un généraliste avec une orientation spécifique. Et pour tous les médecins, il s’agira de « réintroduire le stage de pédiatrie et psychiatrie obligatoire en 2e cycle ». Là aussi, les rapporteurs comptent sur les généralistes pour accueillir des étudiants en ambulatoire, face au « faible effectif » de pédiatres praticien attaché maître de stage des universités. Ils rejoignent d’ailleurs les revendications des omnipraticiens (ces derniers pour assurer les stages de la 4e année de DES) sur la nécessaire attractivité de ce statut.
Quels moyens seront alloués ?
Autre axe défendu : la prévention des épidémies hivernales grâce à la vaccination et aux anticorps monoclonaux. Chacun a toujours en tête les tâtonnements de la campagne d’immunisation contre la bronchiolite à l’hiver 2023-2024, avec finalement moins de 13 % des nourrissons initialement éligibles à une administration en ville ayant reçu le nirsévimab. Sans oublier le sujet de la santé mentale, pour laquelle les rapporteurs entendent s’appuyer sur l’école, avec la création d’un bilan à l’entrée du collège. Une approche que l’on retrouve également dans la feuille de route santé mentale et psychiatrie, dont le bilan vient d’être dressé par le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux.
Toute la question reste maintenant de savoir ce que le gouvernement retiendra de ce vaste travail de concertations… Et quels moyens seront alloués à la pédiatrie pour (enfin) passer à l’action !
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