Questionnement sur les déserts médicaux

Je me permets de vous adresser ce courrier pour exprimer mes doutes quant à l'expression « déserts médicaux » dont on nous abreuve depuis des années. J'en veux pour preuve mon expérience personnelle acquise en aidant un tout jeune confrère à effectuer sa thèse* sur le thème de la démographie médicale dans notre beau pays.

Pour ce faire nous avons prospecté physiquement et téléphoniquement pas moins d'une centaine de communes, couvrant une cinquantaine de départements, communes dont la population oscille entre 1 000 et 2 000 habitants (étude réalisée entre 2020 et 2022, dans des communes pratiquement toutes situées dans des régions dites sous-denses : Basse-Normandie, Centre, Limousin, Ardennes, etc.)

Bilan de notre recherche : 95 % d'entre elles bénéficiaient de la présence d'un médecin généraliste, moyenne d'âge 58 ans, voire deux ou plus.

Donc au vu de cette étude, j'en déduis que le terme « déserts médicaux » est à mon avis tout à fait exagéré, j'irai même jusqu'à dire qu'il s'agit d'une contre-vérité dont les médias et autres politiques nous rebattent les oreilles à longueur de semaines, de mois, ou d'années.

Je ne parle ici que des généralistes, le problème des spécialistes étant tout autre.

À l'échelon national, je crois que nous sommes entre 60 000 et 65 000 généralistes libéraux encore en activité et ce pour 67 millions d'habitants.

Beaucoup de pays y compris européens, mais surtout du tiers-monde ont de quoi nous envier !

*L'étude de la thèse se nomme "Étude sur la démographie médicale en zones rurales" réalisée entre 2020 et 2022, non encore publiée ni soutenue.