Alors que les députés ont voté le 27 mai 2020 un texte qui permet aux enfants de soignants décédés de COVID-19 d’obtenir le statut de pupille de la Nation, un chiffre de 40 victimes est avancé fin mai, contre 14 à la mi-avril. Est-il exact ? Difficile à affirmer tant les réticences à comptabiliser les décès de soignants dans notre pays sont grandes.
Tout ce que l’on sait, c’est que ce sont les travailleurs dont l’activité professionnelle impose des contacts étroits avec le public ou leurs collègues qui sont le plus exposés aux agents infectieux. Parmi les soignants, une proportion importante de travailleurs de première ligne – en particulier les aides à domicile, les personnels d’entretiens des hôpitaux et les aides soignants – appartient aux deux premiers quartiles des salaires en France, au sein desquels, selon l’Insee en 2019, on retrouve une surreprésentation des femmes avec une ascendance migratoire.
C’est aussi dans ses catégories salariales, que l’on retrouve la proportion de travailleurs qui a gardé une activité postée pendant la période de confinement. Les soignants ont en outre été confrontés à des horaires à rallonge pour compenser les pénuries de main-d’œuvre et répondre à une demande exceptionnelle.
Enfin, en France aussi, les groupes sociaux les moins favorisés sont particulièrement concernés par les comorbidités (hypertension, obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires). Or ces pathologies majorent le risque de formes graves de COVID-19.