Bayer se tourne vers les États-Unis

L'avenir pour l'industrie pharma européenne s'écrira-t-il de l'autre côté de l'Atlantique ? Lors de sa Journée annuelle Pharma Media Day 2023, Bayer a rappelé deux investissements majeurs réalisés aux États-Unis dans le domaine de l'oncologie. Le laboratoire allemand a investi 140 millions de dollars dans un nouveau centre de recherche, le Bayer Research and Innovation Centre (BRIC) localisé en plein cœur de Boston-Cambridge (Massachusetts, États-Unis). Cet institut a vocation d'accueillir le groupe de recherche en oncologie moléculaire de précision de Bayer et de favoriser les collaborations avec le MIT.      

En août 2021, Bayer avait annoncé une autre opération significative, l'acquisition d'une biotech américaine Vividion Therapeutics, spécialisée dans la découverte de petites molécules. Avec cette jeune pousse, Bayer dispose de deux premiers programmes « qui s'attaquent à des cibles cancéreuses de haut grade comme NRF2 et STAT3 ». 

Ce tropisme américain a été évoqué récemment par Stefan Oelrich, le directeur de la division pharmaceutique du géant allemand lors de la manifestation annuelle de l'industrie pharma, la conférence JPMorgan qui se déroule chaque année à San Francisco (Californie, États-Unis) en janvier. « L'Europe fait de très grosses erreurs, a rapporté The Financial Times. Nous déplaçons notre empreinte commerciale et les ressources de notre empreinte commerciale loin de l'Europe. »

Outre les États-Unis, Stephan Oelrich évoquait également la Chine. Sont dans le viseur l'Union européenne mais aussi le Royaume-Uni. Là aussi, le gouvernement britannique a augmenté le pourcentage des rabais imposés à l'industrie pharma. À ce jour la division pharmaceutique réalise encore 40 % de ses ventes en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. L'Amérique du Nord pèse pour 23 % du chiffre d'affaires.