Scandale sanitaire

L'ANSM mise en examen pour tromperie aggravée

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Publié le 08/12/2022

Crédit photo : GARO/PHANIE

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé avoir été mise en examen lundi pour « tromperie dans le dossier du changement de formule du Levothyrox ». Cette mise en examen intervient quelques semaines après celle de la la filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck, fabricant de ce médicament, pour « tromperie aggravée ». « L'ANSM n'a jamais nié les difficultés rencontrées par certains patients au moment du passage à la nouvelle formule du Levothyrox et se préoccupe de manière constante et quotidienne de la sécurité et de la santé des patients », assure l'agence dans un communiqué diffusé lundi 5 décembre. Elle « apportera sa pleine contribution à la manifestation de la vérité mais conteste fermement les reproches formés à son encontre, car aucune infraction pénale n'a été commise ». En juin 2019, l'ANSM avait mené une étude sur plus de deux millions de patients et conclu que le passage à la nouvelle formule n'avait pas engendré de « problèmes de santé graves ». Cette agence est aujourd'hui visée par une action collective de quelque 1.100 plaignants, pour « défaut de vigilance et défaut d'anticipation ». Dans un autre volet, au civil, la Cour de cassation avait rejeté en mars le pourvoi de Merck, condamné en 2020 à indemniser plus de 3 300 utilisateurs ayant souffert d'effets secondaires à la suite du changement de formule. En France, moins de 100.000 patients sont traités avec l'ancienne formule, importée depuis fin 2017 sous le nom d'Euthyrox. La distribution de l'ancienne formule, qui devait s'arrêter en 2020, a été prolongée au moins jusqu'à la fin 2022. Les associations de patients impliquées ont salué favorablement la décision de la justice. En particulier, l'Association française des malades de la thyroïde « se félicite de cette avancée, même s'il aura fallu plus de cinq ans pour que la justice mette enfin en cause les deux principaux acteurs de cette crise sanitaire de grande ampleur, qualifiée de véritable tsunami d'effets indésirables ».

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Source : lequotidiendumedecin.fr