Dans l’Aude, les internes vont prêter main-forte aux généralistes

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Publié le 20/12/2018
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Malgré une densité de généralistes dans la moyenne nationale (127 pour 100 000 habitants au 1er janvier 2018), le département de l’Aude, et en particulier certaines zones, connaît des difficultés importantes d’offres de soins. Pour pallier ces problèmes, la préfecture du département a pris en décembre plusieurs arrêtés permettant à des internes non thésés d’exercer en tant que « médecin adjoint » auprès des généralistes.

Déjà l’année dernière, l’Aude avait fait appel à cette dérogation dans deux zones. Une autorisation avait été utilisée pour quatre adjoints sur Saint-Jean-Saint Pierre, pour quatre mois renouvelables et une autre à Saint-Laurent de la Cabrerisse, rappelle L’Indépendant. Ce dispositif a porté ses fruits puisqu’elle a permis dans le deuxième cas de sécuriser le territoire en termes d’offres de soins.

La préfecture a donc pris quatre nouveaux arrêtés pour le territoire de la commune de Douzens, celui de Montredon-des-Corbières, le quartier Razimbaud à Narbonne et pour renouveler la dérogation pour le territoire de Saint-Jean-Saint Pierre. Le texte permet donc au conseil départemental de l’ordre de délivrer une autorisation d’exercer auprès de généralistes installés, à des internes non thésés ayant suivi et validé la totalité du 2e cycle et une partie du 3e. Ils consultent ainsi sous le statut de « médecin adjoint ». À l’origine, ce statut est applicable dans les zones géographiques avec des fortes variations saisonnières de population, à la montagne ou dans les stations balnéaires par exemple. Mais depuis peu, les ARS permettent aussi de l’utiliser pour résoudre les problèmes de déserts médicaux. L’Eure-et-Loir avait été le premier département à faire appel à ce dispositif et le territoire de Belfort avait également suivi.

Mener à des installations 

Dans le cas présent l’autorisation est valable pour un an renouvelable. À Douzens, c’est le Dr Yves Schambri, seul généraliste sur le secteur, qui a alerté sur ses difficultés l’Ordre départemental. « Il y a urgence à l’épauler. Il nous a sollicités et un poste d’assistant a été ouvert pour son fils, avec qui, plus tard, il s’associera », explique à L’Indépendant le président de l’Ordre de l’Aude, le Dr Romain. Idem à Razimbaud, où la sonnette d’alarme a été tirée par les médecins de la MSP, les Dr Jean et Julie Bourdin et le Dr Nieto. À Montredon-des-Corbières, c’est le maire de la commune qui a écrit un courrier pour alerter sur les « difficultés rencontrées par la prise en charge des soins de premier recours ». À Saint-Jean-Saint-Pierre, le renouvellement de la dérogation va permettre de maintenir les trois assistants qui accompagnent le médecin installé. Ces adjoints devraient ensuite s’installer, souligne le Dr Romain.

Pour chaque arrêté, la décision de la préfecture est justifiée par : un nombre de généralistes « insuffisant pour répondre aux besoins de santé de la population », « un manque de médecins libéraux de nature à créer un risque grave pour la prise en charge de la population de ce territoire et une atteinte à la sécurité » et l'« urgence » de la situation. Pour l’Ordre des médecins ce statut peut aussi être une marche pour aider les jeunes à franchir l’étape de l’installation et favoriser un passage de témoin.


Source : lequotidiendumedecin.fr