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Anévrysmes abdominaux, les avancées en imagerie réduisent le recours à la chirurgie ouverte

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Publié le 25/04/2019
Avec l’essor des salles angiographiques hybrides, des interventions par voie endovasculaire intégrant une imagerie 2D et 3D sont désormais une réalité. Explications.
Monaco

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Comment un centre privé niché à Monaco a réussi à s’imposer comme un centre d’excellence en cardiologie au point de renouveler un partenariat stratégique avec Siemens Healthineers initié il y a environ trente ans ? Une productivité supérieure aux standards des hôpitaux publics français, une optimisation de l’organisation avec un équipement de réanimation disponible pour chaque lit, des salaires représentant 50 % du budget total du centre loin des résultats de l’Hexagone et dans le même temps une fidélité des personnels expliquent ces performances. Elles devraient encore progresser avec l’ouverture de deux salles angiographiques hybrides conçues pour la prise en charge des pathologies cardiaques et vasculaires. Système original lancé il y a deux ans, le dispositif repose sur un bras robotisé qui permet de retrouver l'ensemble des positions du corps humain. En cas de complication, la configuration autorise la bascule vers la chirurgie conventionnelle. Le bras robotisé donne une liberté de mouvement. La flexibilité de l'angiographie lui permet de couvrir de la tête au pied.

Outre cet avantage, ce dispositif permet d'économiser l'injection de produits de contraste et donc réduit le risque d'insuffisance rénale. Il n’est en effet plus nécessaire de réacquérir les images obtenues avec l'injection de produits de contraste au cours de l’examen par scanner. Elles sont mémorisées lors de l'intervention. Avec cette approche multimodalités on recale les images du scanner pré-opératoire sur les images per opératoires générées lors de l'angiographie. Un gros travail de reconstruction digitale est réalisé. On superpose en effet des images qui proviennent de différents examens.

Lorsque l'angiographe se déplace, on peut donc à tout moment recaler l'image 3D du scanner. Ici à Monaco, l’équipement de deux salles hybrides, et non pas une, revêt un caractère exceptionnel. Au-delà du centre de Monaco, les salles hybrides sont en plein essor. Il y a cinq ans, la plupart des procédures complexes relevaient de la chirurgie ouverte.

La maîtrise de ces procédures est en fait très récente. Elle doit être mise au crédit des avancées en imagerie qui permettent de comprendre l'anatomie 3D. Les traitements des anévrysmes abdominaux sont désormais accessibles avec cette technique. Cela a réduit de manière considérable la morbidité opératoire.

Quant à l’intelligence artificielle, elle est embarquée pour les recalages d'images de façon à s'affranchir des mouvements respiratoires, cardiaques. On peut apprendre au logiciel à reconnaître les stents, augmenter les contrastes.

L’autre avancée est l’interopérabilité observée entre les disciplines et aussi entre les systèmes. Bientôt les machines échangeront entre elles. Jusqu’où ?


Source : lequotidiendumedecin.fr