E-santé

Bugs des logiciels Ségur : l'Agence du numérique en santé fait son mea culpa et promet une résolution rapide

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Publié le 07/04/2023
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Difficultés à alimenter Mon espace santé, problèmes de facturation ou encore de connexion… Depuis le déploiement progressif des logiciels Ségur, les médecins libéraux se plaignent de nombreux dysfonctionnements liés à l'usage de leur nouvel outil de travail. Face à ces ratés, l'Agence du numérique en santé promet une l’amélioration rapide des logiciels déployés.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Les médecins libéraux avaient jusqu'au 30 novembre dernier pour passer commande de leur mise à jour de logiciels afin que ceux-ci soient référencés « Ségur ». À cette date, plus de 70 % des médecins libéraux avaient déjà commandé leur logiciel. 

La mise à jour des logiciels référencés Ségur doit, elle, être effectuée d'ici le 28 avril au plus tard. Les médecins ont donc jusqu'à cette date pour procéder à l'installation des logiciels. Toutefois parmi les 70 % de médecins libéraux à avoir déjà passé commande, 75 % d'entre eux (40 000) ont déjà effectué cette mise à jour. 

Une alimentation du DMP par la ville jugée trop faible…

Pourtant, « au vu du parc déployé, l'alimentation de Mon espace par les médecins de ville ne décolle pas assez » et se fait à des niveaux « très insuffisants », observe l'Agence du numérique en santé (ANS), dans un document présenté à l'occasion du 7e Comité de suivi du Ségur du numérique en santé tenu le 5 avril. 

Même si une amélioration est à noter « sur les 2 derniers mois », « moins de 10 % des médecins équipés Ségur atteignent 10 envois de documents par semaine », renseigne l'ANS. 

Par ailleurs, moins de 1 % des médecins libéraux atteignent l'envoi de 100 documents par semaine. Ce qui équivaut, selon l'ANS, à une alimentation quasi systématique des documents sur le DMP. 

Des dysfonctionnements majeurs en sont la cause

Ces niveaux très faibles d'utilisation s'expliquent, en très grande partie, par des dysfonctionnements rencontrés par les médecins libéraux lors de l'alimentation du DMP. 

Ainsi, selon les remontées de terrain obtenues, les médecins se plaignent de rencontrer trop souvent des « bugs » ainsi que de devoir réitérer des « actions chronophages avec "trop de clics" » sur leur logiciel mis à jour. 

Dans une enquête pilotée par l'Assurance maladie en février 2023, 58 % des usagers disaient ainsi avoir rencontré des dysfonctionnements au moment de la connexion au DMP. 83 % des médecins disaient par ailleurs opter pour un envoi manuel des documents dans le DMP au détriment d'un envoi automatique. 

Ils étaient par ailleurs 23 % à juger insuffisant le contenu de la formation liée à l'usage de leur nouvel outil de travail. 

L'ANS promet une résolution rapide

Face à « l'insatisfaction » des professionnels de santé mesurée grâce à l'action « Sentinelle* » un diagnostic précis a pu être posé par l'ANS qui prévoit « un plan d'actions de résolution à court terme » : 

« Les éditeurs de logiciels de gestion de cabinet se sont engagés à déployer des versions stabilisées et améliorées de leurs logiciels Ségur au plus vite, et dès le mois de mai pour certains. Ces améliorations concrètes pour le quotidien des professionnels feront l’objet d’un suivi rapproché au cours des prochaines semaines, et d’une communication transparente possible, dans la suite des pages Sentinelle et Transparence déjà disponibles sur le portail de la e-santé de l’ANS », peut-on lire dans un communiqué de presse. 

Par ailleurs, l'ANS envisage aussi de simplifier la procédure visant à renseigner l'Identité nationale de santé (INS) des patients lorsque ceux-ci sont « déjà bien connus » par leur médecin. 

Aussi, des actions de communications directes à destination des médecins seront mises en place afin de renforcer leur niveau de connaissances et leur appropriation des logiciels.  

* La Délégation ministérielle au Numérique en Santé (DNS), l’ANS et l’Assurance Maladie ont mis en place une équipe dédiée pour analyser les freins à l’usage des services numériques nationaux observés en médecine de ville, et mettre en place, en lien avec les éditeurs, les actions correctives concernant les logiciels référencés Ségur installés. 


Source : lequotidiendumedecin.fr