Cinq millions de DMP ouverts : la CNAM se félicite, faible implication des médecins

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Publié le 16/04/2019

C'est officiel, ce mardi 16 avril, la barre des cinq millions de DMP créés a été franchie. « Le dossier médical partagé poursuit son ascension », se félicite l'Assurance-maladie, évoquant « une bonne nouvelle ». En moyenne, ce sont 100 300 personnes qui ouvrent un DMP par semaine, compte-t-elle. Un chiffre encourageant au regard de l'objectif de 40 millions de carnets de santé numérique ouverts d'ici à 2022 fixé par l'État à la CNAM à travers la convention d'objectifs et de gestion (COG).

Dans le top 5 des régions les plus prolifiques, l'Ile-de-France arrive en tête avec plus de 739 000 DMP créés, devant les Hauts-de-France (587 000), la région Grand-Est (538 000), l'Occitanie (485 000) et Auvergne-Rhône-Alpes (465 000).

Seul bémol, les médecins semblent assez peu impliqués dans la création de DMP. Sur les quatre canaux d'ouverture proposés aux patients, celui qui consiste à profiter d'une consultation auprès d'un professionnel de santé arrive dernier avec 18 % du total des DMP ouverts. À l’inverse, les pharmaciens font figure de bon élève (31 %), juste derrière les agents de l'Assurance-maladie (32 %) et les usagers eux-mêmes (19 %). À noter qu'à partir de 2020, les infirmiers libéraux intégreront le dispositif et seront rémunérés un euro par DMP créé.

Côté alimentation, la CNAM se félicite de près de 6,5 millions de documents ajoutés aux DMP, en plus des 57,3 millions d'historiques des soins qu'elle y verse elle-même. Mais là encore, les médecins libéraux sont peu à mettre la main à la pâte. Seuls 14 % de ces documents ont été ajoutés par les professionnels de santé libéraux contre 54 % par les établissements de santé, 30 % par les patients eux-mêmes et 2 % par les centres de santé. Par ailleurs, 19 CHU (sur 32) alimentent automatiquement les DMP.

Pour y remédier, les CPAM vont former les professionnels de santé à l'ouverture et à l'usage du DMP. Des conseillers informatiques services accompagnés d'agents d'accueils se rendent déjà dans les officines de pharmacie. Ils prévoient d'aller bientôt à la rencontre des médecins libéraux pour les accompagner dans « leurs premiers pas avec le DMP en association avec leur logiciel métier ». La formation devra leur apprendre à créer le fameux volet de synthèse médical, véritable synthèse des informations contenues dans le DMP et jugée indispensable à son bon usage.


Source : lequotidiendumedecin.fr