Détenus, comment les soigner sans les sortir de prison

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Publié le 26/11/2018

Une expérimentation a lieu depuis un an au service d'anesthésie-réanimation de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière (AP-HP) par le Dr Catherine Royer (médecin anesthésie). Au sein de cet établissement, il existe une unité hospitalière sécurisée interrégionale dans lequel sont hospitalisés des détenus qui sont présents soit pour des raisons médicales, soit pour une intervention chirurgicale à la Pitié Salpêtrière. Jusqu'en 2017, ces patients devaient se déplacer  depuis leur maison d'arrêt à la consultation de pré-anesthésie de la Pitié. Cette consultation présentielle s'avérait coûteuse en temps, en distance et en moyens (extraction de leur maison d'arrêt et escorte obligatoire) pour des consultations courtes de 20 minutes. Les patients n'arrivaient jamais à l'heure et devaient attendre menottés dans la salle d'attente. D'où l'idée de mettre en place un service de téléconsultation. Depuis un an, date de démarrage du dispositif, une centaine de téléconsultations ont été réalisées. Deux bâtiments sont équipés, l'hôpital de Fresnes et le bâtiment sécurisé de la Pitié d'où les détenus-patients viennent également avec une escorte. La téléconsultation est réalisée avec le détenu, sans menottes et accompagné par le médecin de la maison d'arrêt qui connaît bien son dossier. Les patients sont plus détendus et restent dans leur environnement. La qualité du son et de l'image sont bonnes. « Une fois que toutes les maisons d'arrêt seront équipées, il sera possible de travailler avec elles. Ce dispositif sera étendu à des patients ayant des difficultés de déplacement », s'enthousiasme Catherine Royer. Sont visés les patients tétraplégiques et paraplégiques et les patients en Ehpad.


Source : Décision Santé: 313