DM, le défi des objets connectés

Publié le 03/09/2015
« 80 % des patients porteurs d’une maladie chronique seront connectés à l’horizon 2020-2030 », a pronostiqué André Tanti, vice-président du Comité économique des produits de santé (CEPS) lors d’un débat organisé par le Snitem*. C’est l’un des nombreux défis auquel est confronté le secteur des dispositifs médicaux. Mais pour le relever, les entreprises doivent changer de taille. Le tissu industriel est constitué à une écrasante majorité de PME. Mais souffre d’un déficit en entreprises de taille intermédiaire. Lorsque le marché se consolide, les entreprises sont souvent rachetées par des acteurs étrangers. La faute à qui ? Ces entreprises familiales riches d’une longue histoire éprouvent des difficultés à se marier avec le voisin, pourtant bien connu.

Mais Philippe Chêne, président du groupe Wincare, dénonce surtout l’absence de visibilité. Comment investir, s’endetter alors que le régulateur peut sortir à tout moment l’arme dissuasive de la baisse de prix ? Pour autant, selon André Tanti, la règle est toutefois claire. En cas de hausse de la productivité, le régulateur et le fabricant se partagent les bénéfices. Ce handicap français en terme de taille des entreprises est depuis longtemps pointé par les observateurs. Il n’est pas spécifique du marché des DM et s’observe dans toute l’industrie française. Simplement « nous sommes en train de basculer de monde », rappelle l’économiste Claude Le Pen. Le dispositif médical n’échappera donc pas à cette transformation profonde. Le progrès dans les DM ne sera peut-être plus seulement incrémental, mais demain se traduira de plus en plus par des innovations de rupture.

* Rencontres du progrès médical, troisième édition, le 3 septembre 2015.

Source : lequotidiendumedecin.fr