Brève

Les ingénieurs connectés

Publié le 22/09/2016
Les ingénieurs connectés

Les ingénieurs connectés
Crédit photo : SPL/PHANIE

Toute la communauté hospitalière des ingénieurs biomédicaux s’est donnée rendez-vous à Nantes pour leur dix-neuvième congrès (Afib, Association française des ingénieurs biomédicaux). Pour la présidente, Geneviève Gaschard, l’évolution technologique que l’hôpital connaît repose sur une multitude d’équipements innovants qui entraîne des réorganisations nécessaires. L’approche que les ingénieurs en font est transversale. « Nos contacts doivent se renforcer car nous sommes à l’interface de plusieurs professions. » En effet, en ouverture de leur congrès, les ingénieurs sont allés à la rencontre de soignants et de médecins.

Hôpital connecté

Le sujet d’ouverture du congrès a été la « e-santé » et sa réalité dans l’hôpital et le système de santé. Data, big data et small data vont-elles bouleverser le diagnostic et l’avenir de la maladie ? Comment l’hôpital français doit-il faire face et anticiper l’ensemble des évolutions ? « Un monde ancien meurt et le nouveau n’est pas né », pour reprendre la célèbre phrase de Gramsci.

Vigilance

Si l’on doit se féliciter des évolutions très visibles, il faut aussi savoir s’interroger sur les conséquences prévisibles négatives qui peuvent apparaître. Selon Yannick le Manach (Chu de Nîmes), on doit toujours réfléchir aux usages des systèmes d’information. Par exemple, rechercher des signaux dans une masse de données hétérogènes ne génère-t-il pas des faux positifs et des alertes non corrélées avec la réalité clinique ? Les ingénieurs, pourtant très tournés vers l’essor des technologies, doivent prendre en compte les effets négatifs qui peuvent apparaître.

Succès

Pour autant, les bénéfices de la « e-santé » et de l’hôpital connecté sont certainement majeurs. Les grands hôpitaux vont, à la clé, mieux travailler avec la médecine de ville et les petits établissements. De ce point de vue, les groupements hospitaliers de territoire sont certainement une opportunité à saisir. Il reste toutefois à évaluer correctement les bénéfices apportés par les objets connectés et l’exploitation de nombreux flux de données.

Compétences

L’ingénieur biomédical doit s’approprier de nouvelles compétences et actualiser les plus anciennes, médicales, techniques et informatiques. Cet ingénieur doit en effet avoir des connaissances techniques et scientifiques mais aussi informatiques et économiques, comme le reconnaît la présidente de l’association. « Intellectuellement, c’est un travail riche, à l’interface de plusieurs services et qui doit tisser des liens forts avec des industriels et un corps médical qui exprime ses besoins. » Jusqu’à vendredi, les sujets d’études ne manquent pas pour cette profession qui est riche de cinq à six cents collaborateurs, au service de l’hôpital.

Congrès de l’Afib, Palais des congrès Nantes - 22, 23, 24 septembre 2016.

Pascal Maurel

Source : lequotidiendumedecin.fr