Après les récents raids numériques à l’encontre de médecins sur les réseaux sociaux, provoquant des vagues de haine, Le Quotidien a interrogé la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) afin de connaître la marche à suivre en cas de cyberharcèlement. Plusieurs précautions et parades sont conseillées.
Signaler, garder les preuves
Il convient d’abord de signaler les contenus et leur(s) auteur(s) à la plateforme qui les publient, en conservant des preuves (copie écran, ou « screen ») indiquant la date, l’heure et l’auteur des contenus.
Dans le cas des médecins (libéraux ou hospitaliers), cette action peut être doublée d’un dépôt de plainte auprès du commissariat de police, de la gendarmerie ou du procureur de la République (tribunal judiciaire). L’action pourra aussi déboucher sur une plainte à la Cnil, si la plateforme ne retire pas les contenus (injurieux, diffamatoires, etc.).
Pour ne plus voir et subir ces contenus haineux, il est conseillé de bloquer le compte du ou des auteurs. Le Dr Pierre de Brémond d’Ars, président du collectif NoFakeMed, qui combat le charlatanisme dans la santé, conseille également de mettre ses comptes « en privé », comme l’a fait le Dr Jérôme Barrière, victime des foudres de la communauté du rappeur Booba sur X (ex-Twitter).
Riposter en fonction de la stratégie
Dans son rapport « Préserver sa réputation numérique : guide pratique » datant de septembre 2018, le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) avait lui-même formulé des recommandations au sujet de la réaction à avoir vis-à-vis des avis ou des propos des internautes. Celles-ci se découpent en cinq paliers : réaction préventive, neutre, défensive, pacifique et offensive en fonction de la stratégie et de la situation. Quoi qu’il en soit, il conseille de réagir rapidement.
« La réactivité est en effet primordiale dans le monde du numérique. Une réaction inappropriée ou trop tardive peut s’avérer plus préjudiciable qu’une absence de réaction », écrit le Cnom, qui a récemment appelé à des sanctions contre la désinformation médicale en ligne.
Le Cnil rappelle aussi au Quotidien la responsabilité des auteurs de cyberharcèlement au civil (réparations) et pénal (répression). Une injure ou une diffamation publique peuvent être punies d’une amende de 12 000 € (art. 32 de la Loi du 29 juillet 1881). Pour le non-respect du droit à l’image, la peine maximale encourue est d’un an de prison et de 45 000 € d’amende (art. 226-1, 226-2 du Code pénal).
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