Oncolien®, une aide indispensable pour les pharmacies d’officine face aux thérapies orales

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Publié le 10/04/2017
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Plus de 70 traitements par thérapie ciblée seront disponibles en officine ou susceptibles de le devenir au cours de l’année 2017. Une société savante a diffusé des fiches aux pharmacies afin d’informer et de former le pharmacien d’officine sur ces thérapeutiques. Explications.

« Jusqu’à il y a quelques années, la prise en charge des patients était hospitalière et par voie intraveineuse. Le patient était alors traité et donc passif dans sa prise en charge. Nous avons assisté à un changement de paradigme avec la prise en charge de chimiothérapies par voie orale disponibles dans les pharmacies d’officine », François Lemare lors des Rencontres de la cancérologie française 2016*. Résultat, un grand nombre de thérapies orales sont arrivées sur le marché. Et il arrive souvent que le patient habitué à son traitement en sache plus que le pharmacien qui lui délivre son traitement. Pour y remédier, avec sa société savante, François Lemare a développé un nouveau concept qui se présente sous la forme de fiches d’aide au pharmacien d’officine pour la dispensation des thérapies orales. L’objectif de ces supports est de combler le vide en formation.

Après réflexion, la Société française de pharmacie oncologique a formalisé un entretien pharmaceutique standardisé à partir de trois messages clés : faciliter l’observance, élaborer un plan de prise pour le patient et enfin prévenir les interactions médicamenteuses et gérer les effets indésirables et leur fréquence de survenue.

Des prises en charge compliquées

Sur le point de l’observance ont été rappelées aux officinaux les difficultés des patients à l’administration de thérapies orales présentant des traitements différents à des moments de la journée qui ne sont pas forcément les mêmes et avec des interruptions éventuelles de traitement. De plus, certaines thérapeutiques sont administrées de façon combinée. En résultent des problèmes pour le patient à comprendre son plan de prise et pour le pharmacien à l’expliquer. Un des outils délivrés au pharmacien est notamment le medication possession ratio (ratio entre le nombre de jours de traitement fournis au patient et le nombre de jours où le patient prend effectivement son traitement), ce qui permet de définir le taux d’observance du traitement. Ce résultat obtenu sera ensuite transmis par l’officinal au pharmacien hospitalier et à l’oncologue.

Interactions médicamenteuses à base de phytothérapie

Le pharmacien d’officine fonctionne aussi comme interface. Il est à même d’avoir des informations du patient sur d’éventuelles interactions médicamenteuses à base de phytothérapie. François Lamare donne l’exemple d’un patient traité par sunitinib, qui avait consommé un litre de thé vert par jour à partir d’éléments trouvés sur un site Internet. Autre élément fourni par les fiches, le pharmacien reçoit l’information pour apprendre à réaliser une automesure de la tension artérielle, notamment pour les patients traités par antiangiogéniques.

Tutoriels

La première étape des fiches délivrées aux officinaux a été un succès. La seconde étape sur laquelle planche la Société française de pharmacie oncologique est le développement de tutoriels.

* pharmacien à l’Institut Gustave-Roussy et vice-président de la Société française de pharmacie oncologique. Rencontres de la cancérologie française des 13 et 14 décembre 2016, Paris.


Source : lequotidiendumedecin.fr