4 800 médecins traitants ont demandé les listes de patients non-vaccinés à la Cnam

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Publié le 22/07/2021
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Crédit photo : GARO/ PHANIE

La Caisse nationale de l’Assurance maladie a tenu ce 22 juillet son point mensuel sur sa « contribution à la gestion de la crise sanitaire ». L’occasion pour son directeur général, Thomas Fatôme, et son médecin conseil, Dominique Martin, de revenir sur les actions en cours et les évolutions liées aux futures mesures débattues ces jours-ci au Parlement.

7,5 millions de certificats de vaccination au format européen délivrés

Thomas Fatôme a débuté par le « sujet absolument majeur » de la vaccination, alors qu’une « accélération est engagée par le gouvernement ». Il a ainsi cité la contribution de la Cnam à la mise en œuvre du passe sanitaire par la délivrance des certificats de vaccination. Avant de se féliciter de l’augmentation de l’utilisation du téléservice permettant aux assurés de télécharger le document : 7,5 millions au format européen au 21 juillet. Et depuis l’ouverture le 28 juin, « près de huit millions de personnes les ont récupérées via le compte Ameli », a souligné le dirigeant. Il a également insisté sur l’implication de la Cnam, « sous réserve qu’elle soit concernée », pour lutter contre les fraudes aux attestations.

Les 65-74 ans, population la plus vaccinée

L’Assurance maladie a par ailleurs partagé les chiffres sur le taux de couverture vaccinale par tranche d’âge. Ainsi, 86,15 % des 75 ans et plus sont engagés dans la vaccination (et 81,4 % totalement vaccinés). La tranche d’âge la plus vaccinée est celle des 65-74 ans (88,3 % ayant reçu au moins une injection et 82,7 % totalement vaccinés). Arrivent ensuite les 50-64 ans (respectivement 78,5 % et 69 %). Si l'Assurance maladie ne détaille pas les chiffres pour les moins de 55 ans au 19 juillet, les chiffres au 11 juillet de Data vaccin Covid confirment cette tendance.

Crédits : Cnam

Dominique Martin s’est par ailleurs félicité de l’augmentation de la couverture vaccinale des personnes atteintes de comorbidités, dont 73,7 % avaient reçu une 1re injection au 11 juillet (+14 points par rapport au 23 mai) et 64,2 % sont totalement vaccinés (+31,2 points par rapport au 23 mai). Le médecin conseil a néanmoins pointé « des efforts à poursuivre » car « plus de cinq millions de personnes atteintes d’au moins une pathologie ne sont pas encore vaccinées ».

Pas de rémunération des médecins traitants pour les appels à leurs patients non-vaccinés

Dominique Martin a alors détaillé les actions pour accompagner la campagne de vaccination, avec depuis mars « 3,5 millions de courriers « aller vers » plus ciblés, 7 millions de courriers pour inviter les personnes âgées de plus de 50 ans, plis de 2 millions d’appels sortants "aller vers" ».

Parmi ces actions, la Cnam a envoyé les premières listes de patients non-vaccinés aux médecins traitants en ayant fait la demande. 4 800 médecins ont demandé ces listes (3 500 quand la Cnam a ouvert la possibilité puis 1 300 après une relance de la Cnam). « C’est un démarrage. À partir de la fin du mois de juillet, ce sera encore plus facile. Ils pourront directement cliquer sur leur compte AmeliPro », a rappelé Thomas Fatôme.

La Cnam précise par ailleurs au Généraliste que ces listes seront envoyées « sous 24 heures en format consultable sous Excel » et qu' « il est prévu que début août, les médecins libéraux puissent demander l’actualisation de la liste de leurs patients non-vaccinés les ayant désignés comme médecin traitant directement dans ameliPro ».

À la question d’une possible rémunération des médecins, le directeur général de la Cnam a estimé que « cela fait pleinement partie de leur rôle », pour lequel l’Assurance maladie verse chaque année un forfait médecin traitant.

Le retrotracing en suspens dans certains territoires

Sur la stratégie « tester, alerter, protéger », le directeur général a alerté sur « une hausse très rapide du taux de positivité des tests, passé de 0,8 % à 2,6 % en deux semaines » ainsi que sur « une augmentation très brutale de l’activité de contact tracing », multiplié par six entre les semaines du 23 au 29 juin et du 14 au 20 juillet pour atteindre 73 360 nouveaux cas positifs et 138 741 nouveaux cas contacts.

Thomas Fatôme a également indiqué une adaptation du tracing en fonction de la situation vaccinale des cas contacts : « nous allons continuer à informer toutes les personnes contacts en différenciant les messages », les personnes au schéma vaccinal complet n’étant pas soumises à un isolement. Par ailleurs, le retrotracing étendu à l’ensemble du territoire en juin est « mis en suspens dans les territoires avec une incidence supérieure à 200 pour 100 000 habitants ».


Source : lequotidiendumedecin.fr