Accès aux soins : le patron des Généralistes-CSMF regrette le discours « culpabilisant » d'Agnès Buzyn

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Publié le 09/02/2018
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Dans un entretien accordé au Généraliste la semaine passée, Agnès Buzyn appelait les généralistes à la mobilisation générale, pour résoudre les problèmes d'accès aux soins. « Les médecins ne peuvent plus rester insensibles aux difficultés d'accès aux soins », affirmait la ministre de la Santé. Cette déclaration a agacé le président des Généralistes-CSMF le Dr Luc Duquesnel, qui la juge éloignée des difficultés rencontrées par les généralistes au quotidien. « Plutôt que de nous culpabiliser un peu plus ou de nous faire passer pour des soignants indifférents et sans cœur face à la situation des Français… Nous souhaiterions entendre un autre discours », répond le généraliste de Laval.

Déjà très dur au quotidien

Pour le représentant des Généralistes-CSMF, les généralistes ont déjà pris conscience des besoins de la population et il était donc mal venu « d'en remettre une couche ». Et d'ajouter : « Il faut se mettre à la place des médecins libéraux. C'est déjà très dur pour eux au quotidien ». Nouvelle preuve de leur bonne volonté, les professionnels de santé ont signé la charte visant à renforcer l'accès aux soins. « Il faut désormais travailler ensemble et voir comment faire pour prendre en charge des patients toujours plus nombreux et avec des pathologies de plus en plus complexes », poursuit-il. 

La semaine dernière, le Dr Duquesnel avait souligné la « nécessité urgente de se restructurer afin, si besoin, de prendre 10 à 20 % de patients en plus sans augmenter le temps de travail des médecins généralistes grâce à de nouvelles organisations ».

Internautes en colère

Sur notre site, plusieurs internautes ont également jugé maladroits les propos de la ministre. « Je suis étonné par de tels propos. Comment une ministre peut se permettre de penser que les médecins libéraux soient insensibles à l'accès aux soins ? La plupart d'entre nous travaillons plus de 70 heures par semaine », s'interroge le Dr Pierre F.

Le Dr Eric P. répond pour sa part ainsi à Agnès Buzyn : « Madame la ministre ne doit plus rester insensible aux cris d'alarme du corps médical ». Le Dr Yves M. s'indigne de son côté qu'on lui demande de « faire plus ». « Quand je pense que j'ai trimé il y a 28 ans en m'installant pour faire ma clientèle, gardes de nuit, gardes en clinique et que maintenant je ne sais plus ou donner de la tête et qu'on ose penser que nous ne sommes pas responsabilisés… ».


Source : lequotidiendumedecin.fr