Assistants, pratique avancée… : selon vous, la délégation menace l'exercice médical

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Publié le 12/01/2019
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Avec l'arrivée annoncée de nouvelles professions (infirmières de pratique avancée, assistants médicaux) et la vaccination antigrippale assurée par les pharmaciens, l’exercice médical change et cela vous inquiète.

D’après un sondage du generaliste.fr, plus des deux tiers (68 %) des 561 répondants estiment que l’exercice médical est menacé par les nouvelles orientations de la politique de santé. Seuls 14 %  n’ont pas d’inquiétude quant à un éventuel démantèlement de la profession.

« Le métier de médecin généraliste est remis en question », affirme ainsi le Dr Frédéric A. S’il estime que « les pharmaciens, kinés, infirmiers, sages-femmes doivent trouver leur place » (dans le système de santé), il souligne qu’un médecin « fait neuf ans d'études, avec une première année ultra-sélective et des années de formation très dures. »

Vers un système étatisé ?

Il aimerait également que l’Ordre en fasse plus pour défendre la profession. « Que fait l'Ordre sur le droit des pharmaciens de prescrire ? », interrogeait ce médecin lors de l’examen du PLFSS 2019 (la mesure n’a finalement pas été retenue, ndlr).

De son côté, le Dr Hervé B perçoit deux menaces : celle d’une étatisation du système de santé « avec un contrôle de l'administration sur notre activité dite "libérale" » et celle d'une « subordination », due à la « création tacite de "médecins-chefs" ou de "pharmaciens-chefs" qui, en tant que gérants de CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé), pourront imposer leurs directives aux autres professionnels de santé. »

Une formation à baliser

Si la large majorité des répondants craignent pour l’avenir de la profession, près d’un sondé sur cinq (18 %) se montre plus nuancé. « On ne peut pas à la fois dire qu'on est débordé de travail, voir des patients refusés (…), se plaindre de tâches administratives de plus en plus chronophages et être systématiquement opposé à des propositions », écrit le Dr Pierre C. Ce généraliste attend néanmoins des ordres professionnels et des syndicats qu’ils « balisent sérieusement la formation et les responsabilités des nouveaux métiers de la santé et qu'en contrepartie soit négocié le tarif d'un véritable acte médical correspondant à la démarche de santé du praticien ».

Confiant, le Dr Jean-Michel R estime quant à lui que le temps jouera en la faveur des généralistes : « Avec les IPA, assistants et pharmaciens, il suffira de quelques « bourdes » retentissantes, avec procès à la clef, pour calmer le jeu et démontrer, s’il en était besoin, l'efficacité des médecins ».


Source : lequotidiendumedecin.fr