Buzyn compte sur les médecins libéraux pour éviter l'engorgement des urgences hospitalières

Publié le 01/12/2017
Agnès Buzyn

Agnès Buzyn
Crédit photo : GARO/PHANIE

Agnès Buzyn a réuni jeudi 30 novembre les acteurs du monde de la santé pour « anticiper la période hivernale », souvent synonyme de « situation catastrophique » dans les services d'urgences, confrontés aux épidémies de grippe et au manque de relais en dehors de l'hôpital.

Fédérations hospitalières du public comme du privé, syndicats de médecins libéraux et d'urgentistes hospitaliers, mais aussi représentants des mutuelles ou de la Croix rouge ont été conviés au ministère de la Santé à Paris. 

En hiver, « les tensions sont importantes dans les services d'urgence », a expliqué la ministre à l'issue de la réunion. Mais « il n'y a pas de fatalité (...) à cette situation catastrophique », a-t-elle insisté.

L'objectif de ce rendez-vous était de s'assurer de la mobilisation de l'ensemble des professionnels et de « voir comment mieux organiser » l'amont et l'aval des services d'urgence, a précisé la ministre.

Nombre de patients s'y rendent à défaut d'avoir pu consulter un généraliste, a déclaré Agnès Buzyn, qui a pointé « l'ouverture insuffisante des cabinets » ou le manque de médecins sur le territoire. 

Il faudra donc s'organiser « avec les médecins libéraux » pour la prise en charge « des soins non programmés », qui feront l'objet d'une mission parlementaire, a-t-elle expliqué.

Annoncée en octobre, cette mission sera lancée dans les tout prochains jours et ses conclusions rendues au printemps, a annoncé Agnès Buzyn, promettant « des décisions dès 2018 »

Un appel aux médecins à prendre les gardes

« J'ai d'ores et déjà indiqué aux différents syndicats de médecins libéraux que nous ne pouvions pas rester dans la situation actuelle », a-t-elle ajouté, alors que le manque de volontaires pour les gardes la nuit ou le week-end pose problème dans certains territoires. 

Autre source d'engorgement des urgences en hiver, le manque de lits pour « hospitaliser les personnes » qui en ont besoin. Pour la ministre, la solution ne passe pas forcément par l'ouverture de places supplémentaires mais par une meilleure gestion des moyens existants. « Il ne faut pas réclamer toujours plus, de temps en temps il faut repenser les organisations collectives », a-t-elle estimé, plaidant pour la promotion « d'outils d'aides à la gestion des lits »

Dans un communiqué, le ministère a également précisé qu'un « chantier spécifique (était) lancé sur les conditions de fonctionnement des 644 établissements avec services d’urgence, 104 SAMU et 466 SMUR (service mobile d’urgence et de réanimation), leur maillage, la gradation de l’accueil et de la prise en charge des patients ».

« On ne va pas tout régler pour cet hiver, a reconnu Agnès Buzyn, mais en faisant un petit effort d'organisation, nous pourrions très rapidement avoir des améliorations ».

« Il y a beaucoup de boulot », a assuré de son côté le président de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), le Dr Patrick Pelloux, saluant la volonté de la ministre de faire « coopérer » tous les acteurs. « On gère un état de crise permanent », a-t-il ajouté.

Mais « cette année encore on fera face », a assuré son homologue de SAMU-Urgences de France, le Dr François Braun, invitant les patients à « passer par la régulation médicale » et appeler le 15 avant de se rendre aux urgences.

Avec AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr