Complémentaire santé : la couverture des étudiants « dégringole », alerte la FNIM

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Publié le 09/01/2019
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Crédit photo : S. Toubon

La baisse de couverture mutualiste est « significative ». Selon une étude* dévoilée mardi 8 janvier, réalisée par Epsy pour la Fédération indépendante nationale des mutuelles (FNIM), le taux de Français indiquant ne pas avoir de complémentaire santé n’a jamais été aussi élevé depuis 5 ans, avec « 10 % de la population » dans cette situation. « Ce chiffre nous éloigne des niveaux généralement admis, notamment par les pouvoirs publics (94 à 96 % de taux d’équipement), et aggrave les difficultés d’accès aux soins pour des raisons financières », résume la FNIM. 

Surtout, selon la FNIM, l'étude relève que le taux d’équipement des jeunes générations « dégringole » puisque ce niveau passe de 85 % à 69 % chez les étudiants, et à 66 % pour les 18-24 ans (contre 75 % en 2017).  Tout aussi inquiétante est l’évolution de la couverture dans les ménages aux revenus modestes (moins de 20 000 euros par an), où le recours à une complémentaire santé passe de 84 % à 80 % en un an.

Pour la FNIM, la baisse du taux d’équipement des jeunes générations est certainement l'« expression à la fois des difficultés économiques rencontrées et de la défiance envers la protection sociale collective ». Son président Philippe Mixe n'exclut pas non plus que le basculement des étudiants vers le régime général puisse avoir un effet.

Malgré ce renoncement croissant, 92 % des Français équipés sont satisfaits de leur propre complémentaire santé. Si 39 % des personnes ayant une complémentaire santé estiment son coût « excessif », près de 6 Français sur 10 considèrent le niveau de cotisations comme justifié. 

Alors que la ministre de la Santé Agnès Buzyn a salué « l'effort » des complémentaires qui se sont engagées à neutraliser la hausse des tarifs 2019 pour les contrats de base, Philippe Mixe estime que c'est « un vœu pieu ». « La réforme démarre tout doucement en 2019, nous ne pouvons pas savoir ce que cela entraînera pour les mutuelles », juge le président de la FNIM.

* Interviews réalisées en ligne entre le 23 et le 29 octobre 2018 auprès de 1 000 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française.


Source : lequotidiendumedecin.fr