Coup d’envoi du réseau des correspondants, réunissant généralistes et pharmaciens

C’est une première ! L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le Collège de la médecine générale (CMG), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l'Union de syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) s’associent pour créer un dispositif de réseau des correspondants, soit des binômes composés chacun d'un médecin généraliste et d'un pharmacien d’officine.

Sollicité au travers de courtes enquêtes dont le thème et les questions seront décidés en concertation entre les quatre partenaires, le réseau permettra de mieux connaître et prendre en compte les pratiques, les attentes et les éventuelles difficultés rencontrées par ces professionnels, ainsi que celles de leurs patients, indique l’ANSM dans un communiqué daté du 1er juin. L’objectif est d’enrichir les réflexions de l’Agence de ces expériences terrain, vis-à-vis de mesures de sécurisation de l’utilisation de produits de santé, déjà prises ou en cours d’élaboration.

« Ce sera une nouvelle manière de travailler ensemble et de réfléchir sur des problématiques autour du médicament », confie le Pr Paul Frappé, président du CMG. Il cite notamment les premiers thèmes qui devraient concerner « douleurs, tendinopathies et fluoroquinolones », et « vasoconstricteurs nasaux ».

100 correspondants

Les binômes pourront également faire remonter des problématiques, des idées ou des initiatives issues de leur quotidien. Pour sa phase pilote, le réseau est composé de 100 correspondants, soit 50 binômes de médecins et de pharmaciens. Le président du CMG ajoute par ailleurs : « C’est une première étape. L’objectif est de rapidement passer à une centaine de binômes ».

« C’est important que l’ANSM s’investisse au cœur des territoires, au plus près des patients et des professionnels de santé, en leur donnant la parole. Grâce à ce réseau, nous allons mieux appréhender les questionnements des médecins et des pharmaciens, la vision de chacun, nous enrichir mutuellement de nos pratiques et adapter les mesures au terrain afin de mieux sécuriser l’utilisation des produits de santé », explique le Dr Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO dans le communiqué.

Pour le Dr Paul Frappé, cité dans le communiqué, « s’appuyer sur des binômes médecin généraliste-pharmacien d’officine pour pouvoir observer des deux côtés la même ordonnance, le même patient, le même questionnement est inédit et va être très vertueux pour nos métiers et nos patients. J’ai la conviction que ce réseau sera utile. »

De son côté, le Dr Philippe Besset, président de la FSPF, espère « qu’à l’issue de cette phase pilote prometteuse, ce dispositif inédit va se développer, notamment en termes de nombre de binômes mobilisés pour toujours plus de représentativité ».