Covid-19 : le gouvernement étend le couvre-feu et annonce des mesures de la dernière chance

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Publié le 22/10/2020

Crédit photo : Capture d'écran

« La situation est grave ». Dans son point hebdomadaire sur la crise sanitaire, le gouvernement à une nouvelle fois durcit le ton face à l’évolution de l’épidémie. « La deuxième vague est là, la progression est rapide et très préoccupante », a déclaré Jean Castex en introduction.

Couvre-feu pour 46 millions de Français 

Avec un doublement du nombre de cas en 15 jours, un taux de reproduction de 1,35 et chez les plus de 65 ans trois fois plus de cas depuis six semaines, le gouvernement durcit les mesures pour tenter de freiner la progression de l’épidémie. Après l’instauration du couvre-feu en Ile-de-France et dans huit métropoles la semaine dernière, 38 nouveaux départements et un territoire d’outre-mer devront respecter un couvre-feu à partir de samedi auxquels s’ajoutent les départements des métropoles déjà concernés. Ce sont donc 46 millions de Français qui seront concernés par la mesure dès ce week-end.

Mesures de la dernière chance

Le gouvernement a décidé d’appliquer cette mesure dans des départements où le virus ne circule pas encore autant que dans les métropoles ciblées la semaine dernière. « C’est une mesure préventive que j’assume », a souligné le Premier ministre. Car les ministres présents lors de cette conférence de presse ont voulu faire passer un message : ce sont les mesures de la dernière chance. Le taux d’occupation en réanimation pour des patients Covid-19 a dépassé les 44 % sur le territoire et la barre de 50 % pour les régions Aura, Ile-de-France, Paca et les Hauts-de-France. « Les semaines qui viennent seront dures. Les nouveaux cas d’aujourd’hui sont les hospitalisés de demain et pour certains malheureusement les morts d’après-demain », a prévenu le Premier ministre, ajoutant que « le mois de novembre serait éprouvant ».

Au-delà des chiffres, Olivier Véran avance pour preuve de l’impact sanitaire réel aujourd’hui les témoignages des soignants « qui reprennent ce que nous avons connu au printemps dernier. Les appels de ces médecins qui au quotidien se battent pour sauver des vies et nous disent faire face à une vague de malades graves qui arrivent ». Les capacités de tests ont encore augmenté avec 1,6 million réalisé la semaine dernière pour 90 % des résultats en 48 heures. Olivier Véran a rappelé qu’au niveau national, les hôpitaux étaient capables de monter jusqu’à 7 700 lits de réanimation sans avoir trop à déprogrammer et à augmenter les effectifs. Mais pour certaines régions, la situation est déjà plus compliquée, en Auvergne-Rhône-Alpes, l’ensemble de la chirurgie programmée a été suspendu pendant deux semaines et des transferts de malades graves ont lieu entre les établissements. Sur le terrain des médecins comme le généraliste Yannick Frézet appelle à des mesures encore plus fortes face à l’urgence de la situation.


Un message qui fait écho à celui du Premier ministre qui a appelé à la solidarité nationale. « Si nous ne réussissons pas collectivement à juguler l’épidémie, nous ferons face à une situation dramatique et nous devrons envisager des mesures beaucoup plus dures. Il est encore temps de l’éviter, mais il ne nous reste plus beaucoup de temps. »


Source : lequotidiendumedecin.fr