Tabac, vaccination, déserts médicaux...

Dans son discours de politique générale, Édouard Philippe fait de la santé une de ses priorités

Publié le 04/07/2017
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Crédit photo : Capture d'écran LCP

On ne l'attendait pas aussi précis, et pourtant, dès les premières minutes de son discours de politique générale devant les députés, Édouard Philippe a donné les grandes lignes de la politique de santé qu'il entend conduire. Hier lundi à Versailles, le Président de la République était resté très général. Aujourd'hui mardi, le Premier ministre a détaillé un grand nombre de mesures qu'il prévoit de mettre en place, et c'est par les questions de santé qu'il a commencé.

Il veut en tout premier lieu « rassurer sur le futur de la sécurité sociale ». Car selon lui, les Français n'ont plus confiance. Et cela passera par le maintien d'un système de santé auquel « les Français (...) sont attachés », bien que, selon lui, ils « constatent que le système est mal coordonné, que la répartition entre urgence et consultation, entre soin de ville et soin hospitalier n'est pas optimale et que l'on évite, au fond, ni l'exclusion des soins ni l'accroissement des inégalités » déclare d'abord le chef du gouvernement, avant de rentrer dans les détails.

Focus sur la prévention

Édouard Philippe fait de la prévention le « pivot de la stratégie nationale de santé ». Sous les applaudissements de sa majorité, il affirme, comme Agnès Buzyn l'a suggérée, la volonté de rendre obligatoire les vaccins pour la petite enfance. Il vise également la consommation de tabac, « première cause de mortalité évitable », et prévoit de porter « progressivement » le prix du paquet de cigarettes à 10 euros. Par ailleurs, il confirme la création prochaine de « services sanitaires » pour les étudiants en filière de santé, occasion de mettre en oeuvre dans les écoles et les entreprises des actions de prévention.

Réorganiser le système de soins

Le Premier ministre veut aussi jouer sur les « parcours de soin » au bénéfice du patient, afin de briser la « rigidité de nos structures (qui) entravent l'action de nos professionnels de santé ». Il affirme que le prochain PLFSS traduira cette ambition selon trois axes : favoriser « l'interconnexion des professionnels de santé et la circulation de l'information », inciter à de « nouveaux modes de rémunération » et mesurer « la qualité des soins et la faire connaître. » Tout indique donc que des changements de règle du jeu se profile à l'hôpital comme en ville.

Garantir l'accès aux soins

Dans son discours, le nouveau locataire de Matignon a par ailleurs évoqué les problèmes d'accès et de renoncement au soin. En ce sens, il a ainsi fait référence au plan d'action qui lui a été proposé par Agnès Buzyn pour faire face aux déserts médicaux. Ce plan sera lancé dès la rentrée. Enfin, il a promis la mise au point d'« offres sans reste à charge pour les lunettes, les soins dentaires et les aides auditives » pour tous les Français, et ce, avant la fin du quinquennat: c'était une des grandes promesses de campagne d'Emmanuel macron.


Source : lequotidiendumedecin.fr