PLFSS 2023

En colère, les biologistes prêts à ne plus partager les données des tests Covid

Par
Publié le 26/10/2022
Devant l'économie de 250 millions d'euros leur étant imposée dans le PLFSS 2023, les biologistes ont annoncé qu'ils cesseront d'alimenter le fichier national des tests de dépistage du Covid (SI-DEP) à compter de jeudi 27 octobre.

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Opposés au « rabot aveugle » du budget de la Sécu, qui veut leur imposer 250 millions d'euros d'économies par an, les biologistes ont annoncé qu'ils cesseront d'alimenter le fichier national des tests de dépistage du Covid (SI-DEP) à compter de jeudi 27 octobre.

« Devant la surdité des pouvoirs publics, nous avons décidé de suspendre la transmission des données de dépistage sur la plateforme SI-DEP à partir du 27 octobre », a détaillé le président de l'Alliance pour la biologie médicale, Alain Le Meur. Si les patients continueront de recevoir leurs résultats, « il n'y aura plus de suivi possible de l'épidémie », prévient-il. Les laboratoires ne seront pour leur part plus remboursés par l'Assurance maladie - un manque à gagner évalué à 14 millions d'euros par semaine.

Envoyer un message au gouvernement

La profession entend ainsi « envoyer un message au gouvernement », qui n'a pas modifié son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoyant « une baisse des tarifs par arrêté » à défaut d'un « accord présentant des économies significatives » avant le 1er février, à hauteur « d'au moins 250 millions ».

« Nous assumons de demander des efforts aux laboratoires de biologie », a répété le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, mardi 25 octobre au Sénat, justifiant la mesure par « une rentabilité déjà élevée avant la crise » et encore accrue par un surcroît de plus de 7 milliards « de chiffre d'affaires lié aux tests » depuis deux ans.

Vers une grève ?

Les biologistes ont pourtant proposé de limiter la ponction à la seule année 2023, au titre des profits du Covid. « D'accord pour une contribution exceptionnelle, mais pas pour un rabot totalement aveugle », résume M. Le Meur, qui prévient que les biologistes sont « capables d'aller plus loin », jusqu'à « une grève si le gouvernement ne (les) comprend pas ».

L'examen du budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée, interrompu par l'usage du 49.3 sur la partie « recettes », a repris mardi 25 sur le volet « dépenses », où figure l'article contesté.

(Avec AFP)


Source : lequotidiendumedecin.fr