Dany Huppenoire, directeur général de Cegedim Logiciels Médicaux

« Il reste un gros travail à faire sur les produits non médicamenteux »

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Publié le 26/04/2021
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Leader du logiciel médical, Cegedim fait partie des trois éditeurs qui ont expérimenté l’e-prescription avec l’Assurance maladie. Le point avec Dany Huppenoire, directeur général de Cegedim Logiciels Médicaux.

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Comment concevez-vous le rôle de Cegedim dans le développement de l’e-prescription ?

Dany Huppenoire : En tant qu’éditeur informatique, nous savons que la société s’oriente vers une dématérialisation croissante de tous types de documents, dont les ordonnances. Pour nous, l’e-prescription est à la fois une manière pour les pharmaciens de gagner du temps, et pour le médecin d’avoir un retour sur la délivrance de ses prescriptions, ce qui est une garantie de bonne prise en charge et d’observance.

Comment vos clients participant à l’expérimentation, lancée en 2019 dans trois départements, ont-ils accès à cette fonctionnalité ?

D. H. : Nous avons ajouté dans notre module d’aide à la prescription une fonction « e-prescription » qui permet au médecin soit d’imprimer une ordonnance standard, soit d’y ajouter un QR code. Dans ce dernier cas, l’ordonnance est déposée sur un serveur de la Cnam, et quand le patient va chez le pharmacien, celui-ci scanne le QR code, récupère les informations et s’il délivre autre chose, l’information est remontée sur le même serveur.

Quelles sont les améliorations que l’on pourrait apporter à ce système ?

D. H. : Aujourd’hui, l’expérimentation ne porte que sur les produits médicamenteux et sur une liste de dispositifs médicaux. L’idée est d’aller au-delà, avec la prescription d’examens biologiques, de séances de kiné, etc. Le problème, c’est qu’alors que nous avons des référentiels bien connus pour les médicaments, il reste un gros travail pour définir ces référentiels pour les produits non médicamenteux. Dans un premier temps, on devra probablement faire pour ceux-ci du texte libre, et non des données structurées.

S’achemine-t-on, selon vous, vers la disparition de l’ordonnance papier ?

D. H. : Pas dans un futur proche. Bien sûr que nous aurons bientôt un espace numérique en santé, une carte sésame dématérialisée… Et la dématérialisation de la prescription est souhaitable, car l’e-prescription est plus sécurisée qu’une ordonnance papier qu’un patient peut photocopier pour aller se la faire délivrer dans cinq pharmacies. Mais il faut procéder par étapes, et notamment penser aux patients les plus âgés, qui ne sont pas acclimatés au numérique. L’ordonnance papier va donc perdurer, et pour certains patients en particulier.


Source : Le Généraliste