Crise sanitaire

La FHF appelle au report de congés des médecins de ville… l'UFML-S lui répond

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Publié le 13/12/2021
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Dans un entretien à France 2 samedi 11 décembre, le président de la FHF, Frédéric Valletoux, a suggéré aux médecins de ville de reporter leurs congés de fin d'année, pour soutenir l'hôpital. Le président de l'UFML-S, Dr Jérôme Marty, lui rappelle la mobilisation des libéraux cette année.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Samedi, le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, a appelé au report des congés de certains médecins libéraux pendant la période des fêtes de fin d’année, pour ne pas surcharger l'hôpital qui fait face à une nouvelle vague épidémique. Et ce, quelques semaines après une menace de réquisition adressée dans un DGS-Urgent le 11 novembre.

« Je voulais évoquer (le fait) qu'en cette fin d'année on puisse avoir de la visibilité sur la permanence de soins, et que, territoire par territoire, le gouvernement demande aux agences régionales de santé (...) de veiller à ce que tous les cabinets libéraux ne ferment pas en même temps », a déclaré Frédéric Valletoux sur France 2.

« Ce n'est pas le cas dans les grandes villes, mais dans les villes moyennes, en fin d'année, on voit un afflux aux urgences car les Français ne trouvent plus de réponse dans la médecine de ville », a-t-il expliqué. « Il faut peut-être qu'on reporte des congés aussi dans la médecine de ville pour faire face à ces derniers jours de l'année qui vont être compliqués », a-t-il suggéré.

Une mobilisation générale ?

Dans les régions les plus touchées par l'épidémie, le plan blanc « permet aux directeurs (des hôpitaux) de réquisitionner du personnel, reporter des congés, rappeler des personnes en vacances », a-t-il rappelé.

« Cette mobilisation générale, il faut qu'elle soit le fait de l'ensemble des soignants, quel que soit leur statut, pour qu'il n'y ait pas un afflux dans les derniers jours de l'année, parce qu'entre Noël et le jour de l'An, c'est toujours un moment critique dans les services d'urgence », selon lui.

Pour la prise en charge des malades les plus touchés, il a appelé à une « union sacrée sanitaire » où les hospitaliers, les médecins libéraux et les médecins des cliniques « se mobilisent » et « viennent soulager hôpital ». Avec « l'épuisement, la fatigue », l'absentéisme est en effet « plus élevé » à l'hôpital : « on a 10 à 12 % d'absentéisme, soit 3, 4, 5 points de plus qu'habituellement, a-t-il dit. On a des gens qui ont quitté le métier, des soignants qui manquent et obligent à fermer des lits ».

Avant de poursuivre : « L'hôpital va tenir : en déprogrammant, en réorganisant les services, on fera face à l'épidémie. Mais à quel prix ? ». « Il y a eu 3 millions d'actes médicaux déprogrammés en 2020-2021, c'est énorme. Quand vous dites à des patients "revenez plus tard", ce sont des maladies qu'on détecte plus tard et des pertes de chance pour les patients », a-t-il averti.

La réponse de l'UFML-S

Dans un communiqué adressé ce lundi 13 décembre à Frédéric Valletoux, le syndicat présidé par Dr Jérôme Marty, l’UFML-S, s’offense de cette prise de parole. « Nous ne vous devons rien. Le soutien à nos consœurs et confrères hospitaliers nous le faisons sans vous, tout au long de l’année. La lutte contre le Covid-19 nous l’avons faite sans vous, y compris quand nous n’avions aucun moyen. Où étiez-vous alors ?  »

Sa réponse est simple et cinglante. « Aux médecins libéraux nous disons : nous vous savons épuisés, et face aux difficultés de l’exercice, protégez-vous, protégez les vôtres. Médecins libéraux, hospitaliers, nous ne sommes ni les pions de l’administration ni des fédérations hospitalières. Nous avons une éthique, une déontologie et aucune leçon à recevoir. »

(Avec AFP)


Source : lequotidiendumedecin.fr