Brève

Le cœur Carmat enfin commercialisé en 2021

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Publié le 07/01/2021
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Crédit photo : arnaud janin

Carmat sera-t-il le nouveau Space X du dispositif médical ? Stéphane Piat, le patron de la start-up n'a pas hésité à comparer son entreprise à celle du fantasque Elon Musk pour mieux souligner la rupture technologique portée par le cœur artificiel imaginé par le Pr Alain Carpentier qui sera commercialisé sous le nom d'Aeson®. Le nom est tiré du récit d'Ovide dans les Métamorphoses où il est rajeuni à la suite de la demande de son fils Jason par la magicienne Médée. En attendant ces belles promesses, 2021 devra concrétiser tous les espoirs portés depuis le début de l'aventure. Après avoir obtenu à la fin de l'année 2020 son marquage CE notamment dans l'indication du pont à la transplantation, le lancement commercial est programmé au deuxième trimestre de l'année dans deux pays cibles, l'Allemagne (40 % du marché) et la France (15 %). Le marché est au bas mot de 2 000 patients par an. Mais le nombre de patients visés serait en vérité beaucoup plus important. Ces ambitions fortes reposent sur l'absence de greffons disponibles. Seuls 3 % des malades en insuffisance cardiaque terminale bénéficient d'une greffe cardiaque et d'un mode d'action unique. À ce jour, le suivi de 19 patients inclus dans l'étude pivot dont deux en décembre témoigne de l'absence de survenue d'AVC, d'hémorragie gastro-intestinale et d'infection autour du câble. Ces résultats s'expliquent par trois caractéristiques uniques du produit, la pulsatilité, l'autorégulation et l'hémocompatibilité. Bref le cœur Carmat « change la donne », selon Stéphane Piat. On serait entré dans l'ère du Physiological Heart Remplacement Therapy (PHRT). Le coût du dispositif, s'il n'a pas été révélé au cours de la conférence de presse, sera supérieur à 150 000 euros. 

Pour autant si les premières commandes devraient être engrangées rapidement, le parcours financier est encore loin de relever de la promenade de santé. Ses activités sont financées jusqu'au troisième trimestre 2021. Différentes options sont envisagées afin d'assurer le développement futur. En attendant cette injection de capitaux, l'autre défi sera d'assurer un avenir indépendant. Le succès d'Aesio® s'il est confirmé devrait logiquement susciter l'intérêt des géants du secteur, notamment américains. D'autant que l'autorisation de mener une étude clinique sur le sol américain a été octroyée en 2020.   


Source : lequotidiendumedecin.fr