Élection présidentielle 2022

Les propositions de la FMF pour « soigner la médecine française »

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Publié le 09/03/2022
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Dans un document intitulé « comment soigner la médecine française ? », la FMF propose ses « diagnostics et traitements » aux candidats aux élections présidentielle et législatives.

Crédit photo : GARO/PHANIE

« Motif de la consultation : la médecine française est gravement malade. » Par ce constat débute le document de la FMF publié le vendredi 4 mars, proposant, sous une forme originale, des idées aux candidats des élections présidentielle et législatives.

Le syndicat présidé par le Dr Corinne le Sauder propose en préambule un historique de la « maladie » (abandon de l’État de certaines zones, doctrines comptables, structures lucratives), un examen clinique (hospitalo-centrisme, consumérisme du soin, absence de prévention) et un diagnostic (médecine étouffée par l’administratif, manque de moyens des libéraux), avant de formuler ses « propositions de traitements », lesquelles sont « réalistes, factuelles, pragmatiques et réalisables rapidement si tous s’en donnent les moyens ».

Libérer le libéral

Premièrement, la FMF appelle les candidats à l’organisation immédiate d’un Ségur de la ville pour « revaloriser la médecine libérale autant que celle de l’hôpital » afin de protéger ce dernier. Ainsi, « il faut investir dans la prévention primaire et secondaire » et « remettre la médecine libérale au cœur du système de santé pour un meilleur accès aux soins ». L’hôpital, selon le syndicat, « doit être et rester le troisième recours ».

Ensuite, la FMF défend que « la médecine n’est plus uniquement un acte mais une prise en charge globale », ainsi, elle appelle à « redonner les moyens de travailler aux professionnels de santé et aux médecins en particulier », puisque « la médecine évolue ». Pour ce faire, le syndicat propose un tarif horaire médical à 200 euros minimum pour tous les médecins et un espace contrôlé de liberté tarifaire pour tous.

Dégager du temps médical

« Faire de la médecine, pas de l’administratif », écrit la FMF, laquelle veut « pouvoir déléguer » ces tâches et « pouvoir bénéficier d’une approche pluriprofessionnelle des parcours de santé (prévention) et de soins, coordonnée et rémunérée pour tous ». Ce qui passerait par des équipes de soins coordonnées autour du patient (Escap) et pas seulement des MSP et CPTS.

Sur le volet formation, le syndicat appelle à : plus de stages en libéral, plus de formation de maîtres de stages (MSU), une aide au logement et au transport pour les stagiaires et une aide pérenne hors DPC à la formation, l’indemnisation des maîtres de stage et des cours de formation initiale adaptés pour préparer à tous les modes d’exercice. La FMF exhorte à augmenter le budget DPC pour tous, remplaçants et remplacés également.

Plus de protection

Sur l’installation, est demandée la généralisation du guichet unique administratif (liberté du secteur, du lieu, possibilité d’exercice mixte et aides à l’installation reposant sur diagnostic territorial). Le syndicat propose de « refondre et simplifier la nomenclature », indexée et adaptée à la pratique et à simplifier et « revoir complètement » les modes de paiements au forfait.

Le syndicat se fait l’écho de plus de protection individuelle (contre les agressions, mais aussi burn-out) et également sociale (suivi des médecins par des confrères, simplifier les démarches pour les arrêts de travail, les congés maternité/paternité). La FMF souhaite « une justice identique pour tous » : pas de triple peine pour un même sujet, fin des délits statistiques et des poursuites pour indus au bout de trois ans, fin de la taxe de 3,25 %, défiscaliser toutes les PDSA et les SNP.

Sur le Service d'accès aux soins (Sas), un numéro d’appel libéral, « indépendant du Samu » est demandé. Les gardes, elles devraient fonctionner « sur le mode du volontariat », en organisation local dans un cadre national.


Source : lequotidiendumedecin.fr