Les services d'urgence à faible activité doivent pouvoir fermer la nuit, selon la Cour des comptes

Publié le 06/02/2019
Siège de la Cour des comptes

Siège de la Cour des comptes
Crédit photo : GARO/PHANIE

Les services d'urgence « à l'activité insuffisante » doivent « évoluer » par « tous les leviers disponibles », quitte à permettre « des fermetures nocturnes aujourd'hui non autorisées », estime la Cour des comptes dans son rapport annuel publié mercredi.

Cinq ans après son précédent diagnostic, la Cour des comptes constate que les urgences hospitalières sont « toujours trop sollicitées » : leur fréquentation a augmenté de 3,6 % par an en moyenne, atteignant 21,2 millions de passages en 2016, alors que le nombre de sites (641) « est demeuré stable ».

Et pourtant, les magistrats financiers recommandent au gouvernement de « faire évoluer les services d'urgence à l'activité insuffisante en utilisant tous les leviers disponibles », y compris leur « fermeture » ou leur « transformation en centre de soins non programmés ».

Sont particulièrement visés ceux « dont la faible activité, notamment en +nuit profonde+ (00H00-08H00, ndlr), ne permet plus d'assurer la permanence des soins dans des conditions financièrement supportables ».

Pour un assouplissement des règles

« Lorsque la remise en cause de l'autorisation d'activité du service d'urgence » de ces établissements de santé, c'est-à-dire leur fermeture, « n'apparaît pas souhaitable », la Cour considère qu'« un assouplissement des modalités de fonctionnement, comportant par exemple des fermetures nocturnes, aujourd'hui non autorisées par les textes, devrait être mis à l'étude ».

Le rapport appelle par ailleurs à « développer des filières d'admissions directe pour les personnes âgées », pour leur « éviter des passages aux urgences » plus fréquents et plus longs que les autres patients.

Les auteurs veulent en outre « promouvoir la délégation de tâches » aux infirmières, constatant qu'elles administrent déjà de fait des antidouleurs dans de nombreux services d'urgence et qu'elles sont parfois autorisées à prescrire des radios ou à poser des dispositifs d'immobilisation (attelle, minerve, écharpe...).

Avec AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr