Des expérimentations menées dans différents pays depuis les années 90 ont montré qu’il est possible de faciliter le rétablissement des patients après une opération chirurgicale lourde. La HAS a déterminé le lundi le 3 octobre les actions à mener à chaque étape de l’hospitalisation du patient afin de favoriser le développement de ces programmes de « récupération améliorée après chirurgie » (RAAC).
L’organisation des soins chirurgicaux évolue
Les RAAC sont apparus dans les années 1990 au Danemark. Ces modalités d’organisation des soins chirurgicaux ont pour but de limiter les durées des séjours hospitaliers, d’accélérer la récupération, de réduire les complications postopératoires et d’améliorer la qualité de vie des patients. En France, des récentes expérimentations ont démontré que les RAAC permettaient de réduire d’environ 4,5 jours la durée moyenne de séjour pour une chirurgie colorectale (11 jours contre 15,5) et de 3 jours pour une chirurgie de la hanche ou du genou (6 jours contre 9). Si ces programmes ne concernent pour le moment que certaines spécialités, ils devraient à terme, être applicables pour toutes opérations et pour tous les patients. Hier, la HAS a publié un rapport d’orientation afin de permettre aux professionnels de santé d’être mieux informés sur ces programmes afin que ceux-ci puissent les mettre en place.
La qualité comme la durée de la convalescence ne dépend pas uniquement de l’acte chirurgical en lui-même ou de la gravité de la pathologie. En effet, d’autres facteurs comme la douleur, le stress, la fatigue ou la perturbation du sommeil, la dénutrition, l’immobilisation, les nausées, les sondes ou les drains peuvent compliquer le processus de rétablissement. Des complications postopératoires sont également possibles. Ces phénomènes ne sont néanmoins pas inéluctables. En agissant sur eux, on peut potentiellement écourter la durée du séjour à l’hôpital et ainsi satisfaire davantage le patient.
Plusieurs mesures doivent être mises en place
Mais comment agir sur ces facteurs ? Il ne suffit pas de veiller à la qualité et à la sécurité de l’acte chirurgical. Plusieurs mesures doivent être mises en place durant toutes les étapes de la prise en charge, et ce avant l’entrée du malade à l’hôpital jusqu’à sa sortie.
En effet, la HAS recommande qu’avant même l’opération, une infirmière ou un kinésithérapeute réalise une consultation spécialisée pour informer la personne concernée sur le déroulé de l’intervention. Il faudra anticiper les soins après son retour à son domicile et lui donner des conseils pour améliorer sa condition physique avant la chirurgie.
Le jour de l’opération il est préférable de limiter au maximum le jeûne préopératoire et veiller aux apports en sucres. De même il est préconisé de ne pas recourir systématiquement aux anxiolytiques. Lors de l’intervention il est conseillé d’adapter l’anesthésie en fonction de l’individu et d’être le moins invasif possible. Plus précisément, la HAS recommande de prévenir la déshydratation ou l’hypothermie ainsi que les effets indésirables comme les nausées ou les vomissements. Il est aussi conseillé d’utiliser le plus possible des antidouleurs autres que la morphine. De plus, il est préférable de prendre en compte les complications qui peuvent survenir et de limiter l’usage des sondes et des drains.
Le patient devra être encouragé à se lever et à se réalimenter le plus rapidement possible. Dès qu’il est jugé apte à rentrer chez lui, tout sera prévu afin qu’il poursuive sa convalescence dans les meilleures conditions.
Garantir la coordination avec la médecine de ville
Différents paramètres humains et organisationnels restent majeurs pour la réussite des programmes de récupération améliorée. La HAS insiste sur la nécessité de mettre en place un fonctionnement transversal entre les professionnels de différentes disciplines. L’organisation de l’établissement devrait être adaptée et la coordination avec la médecine de ville garantie. Par ailleurs, les protocoles de soins pour chaque opération devraient être déclinés afin de tenir compte des spécificités de la pathologie comme de l’intervention. Enfin, il ne faut pas oublier que l’adhésion du patient est un élément clé afin qu’il s’implique davantage.
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