Après la théorie, place à la pratique ! Le chantier de généralisation du tiers payant en 2017 de la ministre de la Santé, promesse de campagne du candidat Hollande, a franchi mardi une première étape. La semaine dernière, on apprenait la nomination d’Hubert Garrigue-Guyonnaud à la tête du comité de pilotage du dispositif et, ce mardi, l’instance se réunissait pour la première fois avenue de Ségur. Séance ouverte par la ministre de la Santé qui a plaidé pour un système « simple et sécurisé », se montrant a priori ouverte à toutes les propositions.
Au cours de cette réunion, l’inspecteur des Affaires sociales s’est entretenu avec les différents acteurs (complémentaires santé, Assurance Maladie et syndicats de médecins libéraux) pour entendre leurs avis et inquiétudes sur la question. Occasion pour lui de se rendre compte de l’écart entre les conclusions du rapport de l’IGAS – assurant que la généralisation de la dispense d’avance de frais d'ici à 2017 est « techniquement possible » et « justifiée sur le fond » – et les appréhensions des syndicats de médecins libéraux.
Trop compliqué et inflationniste
Lors de la réunion, le président de la CSMF, Michel Chassang, a rappelé son opposition quant à la généralisation du tiers payant qui, selon lui, conduirait à une « augmentation de la consommation des soins » et « à une déresponsabilisation des patients ». En revanche, le patron de la Conf’ n’est pas contre l’extension du dispositif aux bénéficiaires de l’Aide pour une complémentaire santé (ACS).
MG France a réaffirmé quant à lui sa volonté d’aller dans ce sens à condition que le dispositif soit « simple, complet et garanti ». « Le droit à l’ACS devra être inscrit sur la carte Vitale, nous n’avons pas le temps de vérifier à chaque fois », explique le Dr Gilles Urbejtel, responsable du dossier DMP à MG France.
À la FMF, on n’y est pas « hostile » mais on exprime toutefois une opposition au « tiers payant généralisé et obligatoire ». De son côté, le président du SML, Roger Rua, s’est déclaré « surpris » par la position de la ministre qui a jugé qu’il n’y avait pas matière à discuter sur le fond. « Au-delà de l’aspect technique, le problème qui est posé, c’est la gratuité des soins qui induit un changement important dans notre système de santé que nous ne jugeons pas opportun », dit-il.
En attendant, le ministère a d’ores et déjà annoncé que les choix des modalités techniques seront faits « dès le printemps » pour l’ACS et « cet été » pour l’ensemble de la population. Une nouvelle réunion est programmée le 25 mars.
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