« Morts pour la France » : un député veut honorer les soignants décédés du Covid-19

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Publié le 19/11/2020
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Crédit photo : Capture d'écran France 3 Pays de la Loire

C'est un court texte d'une page mais il a une valeur hautement symbolique. Le député Les Républicains de la Sarthe Jean-Carles Grelier vient de déposer à l'Assemblée nationale une proposition de loi visant à la « reconnaissance de la nation » pour les professionnels de santé décédés dans l'exercice de leurs fonctions pendant une crise sanitaire.

« Pendant cette épidémie, il y a lieu de reconnaître l'engagement des professionnels de santé qui ont été contaminés et qui sont disparus des suites du coronavirus en leur conférant au même titre qu'aux militaires ou aux pompiers morts en opération la qualité de "morts pour la France", estime le parlementaire. Le président de la République a souvent dit que nous étions en guerre, il n'y a pas de raison d'exclure un médecin, une infirmière ou un brancardier des dispositifs qui existent en période de guerre ou pendant les épisodes terroristes. » L'élu souhaiterait donc que le code des pensions militaires et d'invalidité et des victimes de guerre comprenne un 12e alinéa incluant cette disposition. « L'État leur doit cette reconnaissance car il leur a fait courir des risques majeurs dans l'exercice de leurs fonctions en ne leur apportant pas tous les équipements de protection, il en va de sa responsabilité », ajoute Jean-Carles Grelier.

Éveiller les consciences

Le statut de mort pour la France n'engage en rien le gouvernement sur le plan financier mais a une valeur hautement symbolique. La personne qui l'obtient voit son nom suivi de "Mort pour la France" sur ses actes d'état civil ou sur sa pierre tombale.

De même, le député LR propose que les enfants de soignants décédés du coronavirus puissent bénéficier du statut de pupilles de la nation (qui peut notamment leur permettre de bénéficier d'aides de l'État pour financer leurs études). Une résolution soumise par La République en marche a été adoptée à l'unanimité le 27 mai dernier, et le gouvernement s'est engagé à faire des propositions en ce sens.

Jean-Carles Grelier ne se fait guère d'illusions sur le sort réservé à sa proposition de loi. « L'espoir de la voir adoptée est restreint car je suis un élu de l'opposition mais j'espère alerter les consciences et qui sait, peut-être l'idée sera-t-elle reprise par un parlementaire de la majorité ? »


Source : lequotidiendumedecin.fr