Natalité en baisse, mortalité en hausse mais la France reste en bonne place en matière d'espérance de vie 

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Publié le 16/01/2018
Espérance de vie

Espérance de vie
Crédit photo : SPL/PHANIE

L'espérance de vie en bonne santé est stable depuis dix ans en France, à 64,1 ans pour les femmes et 62,7 ans pour les hommes, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publiée ce 16 janvier.

Cet indicateur mesure le nombre d'années qu'une personne peut compter vivre sans souffrir d'incapacité dans les gestes de la vie quotidienne. Cette évaluation s'appuie sur les réponses à une question posée dans le cadre d'une enquête européenne (Statistics on income and living conditions): « êtes-vous limité(e), depuis au moins six mois, à cause d'un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement ? ».

Ces chiffres signifient que la proportion d'années vécues sans incapacité au sein de l'espérance de vie se situe autour de 80 % pour les hommes et de 75 % pour les femmes, ces dernières déclarant davantage de limitations fonctionnelles, légères ou fortes, dans les activités du quotidien, selon la Drees.

Si au global les chiffres sont stables depuis 10 ans, une analyse plus fine des données permet d'identifier des tendances contraires selon l'âge auquel on mesure cet indicateur. En effet, l'espérance de vie en bonne santé à 65 ans en 2016 a progressé au cours des dix dernières années de 0,9 an pour les femmes et de 0,8 an pour les hommes pour s'établir à 10,5 ans pour les femmes et à 9,4 ans pour les hommes. Cette évolution traduit « un recul de l'âge d'entrée en incapacité pour les personnes ayant atteint 65 ans ».  En revanche, avant 55 ans, la part des années en bonne santé recule depuis 2006, « ce qui reflète  notamment un allongement de l'espérance de vie pour les personnes ayant des incapacités survenues plus tôt dans la vie ». Si bien qu'au final, les deux tendances se compensent.



Un solde naturel historiquement bas selon l'Insee

Selon le dernier bilan démographique de l'Insee, publié également ce 16 janvier, l'espérance de vie à la naissance a progressé pour les hommes à 79,5 ans en 2017 (+ 0,2 point par rapport à 2016, +2,1 points par rapport à 2007). Elle est restée stable pour les femmes par rapport à 2016, à 85,3 ans (+ 0,9 point par rapport à 2007). L'écart entre les femmes et les hommes continue donc de se réduire. 

Et si la population a augmenté de 0,3 % en 2017, le solde naturel (différence entre les nombres de naissances et de décès) est historiquement bas en raison à la fois du plus grand nombre de décès et du recul des naissances. 

L’âge moyen à la maternité continue de croître régulièrement : il atteint 30,6 ans en 2017, contre 29,8 ans dix ans plus tôt. En 2017, l'indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,88 enfant par femme. Il baisse depuis 3 ans (1,92 en 2016 et 2,00 en 2014). 

Le lourd tribut de la grippe 2016/2017

603 000 personnes sont décédées en France l'an dernier, soit 9 000 de plus qu’en 2016. Certes, de façon mathématique, le nombre de décès a tendance à augmenter depuis le début des années 2010 du fait de l’arrivée des baby boomers à des âges de forte mortalité. Mais l'Insee note aussi le rôle de l’épidémie de grippe hivernale débutée en fin d’année 2016 qui a fortement accru le taux de mortalité chez les seniors, notamment en troisième semaine de janvier 2017. 

« Alors que la France occupe l'une des meilleures places en matière d'espérance de vie à la naissance, elle est assez proche de la moyenne européenne pour l'espérance de vie en bonne santé », observe la Drees.


Source : lequotidiendumedecin.fr