Réforme des retraites

Pénibilité : vers une visite médicale obligatoire à 61 ans ?

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Publié le 11/01/2023
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Le volet pénibilité de la réforme des retraites comprendra pour les métiers à risque une « visite médicale obligatoire et systématique » à 61 ans auprès de la médecine du travail, rendant « possible » un départ anticipé, a assuré mercredi 11 janvier le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Une nouvelle tâche pour les généralistes ?

Crédit photo : GARO/PHANIE

« Désormais, grâce à un avis médical, il sera possible de partir plus tôt » en retraite pour les métiers à risque, a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran mercredi 11 janvier sur Franceinfo. Et ce, par le biais d'une « visite médicale obligatoire et systématique » à 61 ans, en plus de celle qui existait déjà à 45 ans. Il a précisé que ce « nouveau mécanisme » devait encore faire l'objet de concertations.

Face à la pénurie de médecins du travail, il n'a pas exclu, le cas échéant, que le médecin traitant soit chargé de ce diagnostic. Mais « c'est plutôt sur la médecine du travail que les choses reposent, après elles seront affinées en fonction des négociations ».

Prévention de l’usure professionnelle

Défendant le principe de « prévention de l'usure professionnelle (...) pendant la carrière professionnelle » plutôt que de « constater les dégâts à 60 ans », il a rappelé la création d'un fonds d'investissement d'un milliard d'euros d'ici 2027, notamment pour financer des outils limitant la pénibilité du travail. Olivier Véran a ainsi cité les lève-malades pour les hôpitaux ou les Ehpad.

Il a par ailleurs rappelé que la réforme améliorait un certain nombre de critères de pénibilité existants : il faudra désormais travailler 100 nuits par an et non 120 (30 nuits par an au lieu de 50 quand on est en 3x8) pour acquérir des points ouvrant droit à une retraite anticipée. Enfin, « il y aura sans doute des carrières, des métiers, des situations qui justifieront une forme d'automaticité » d'acquisition de points, a-t-il assuré.

Recenser les métiers les plus exposés

Selon le gouvernement, les branches professionnelles doivent recenser « les métiers les plus exposés aux facteurs de risques ergonomiques qui causent neuf maladies professionnelles sur dix : les postures pénibles, le port de charges lourdes et les vibrations mécaniques ».

Le gouvernement entend également développer, grâce au fonds d'investissement, notamment les aides à la formation et à la reconversion en cours de carrière vers des métiers moins pénibles.

(Avec AFP)


Source : lequotidiendumedecin.fr