Édito

Place à l’action ?

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Publié le 27/05/2023

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Branle-bas de combat ! François Braun a réuni « en urgence » les acteurs du monde de la santé le 25 mai, trois jours après la violente agression d’une infirmière et d’une secrétaire au CHU de Reims, la première étant décédée. Après un hommage, le ministre a insisté : « il n’y a pas de violence banale », déplorant que « dégrader le véhicule d’un médecin, menacer un professionnel, lui cracher au visage… sont des violences toujours inacceptables ». Si la tragique actualité a remis sur le haut de la pile des priorités le sujet de la sécurité des soignants, les chiffres présentés la même semaine par le Conseil national de l’Ordre des médecins sont venus confirmer l’urgence d’agir.

Le nombre de déclarations d’incidents a pratiquement doublé en vingt ans pour atteindre le niveau record de 1 244 en 2022, selon l’Observatoire de la sécurité des médecins. Et 71 % des victimes sont des généralistes. On note également une forte progression des agressions verbales et des menaces, passées de 43 % en 2003 à 73 % en 2022. Alors comment protéger les professionnels de santé ?

Sur le terrain, l’Ordre insiste sur l’accompagnement prodigué aux médecins en cas de violences et l’importance de porter plainte. Aujourd’hui, 31 % des incidents sont suivis d’un dépôt de plainte. « Il doit être systématique. Il ne faut rien laisser passer », a souligné François Braun, invitant à « renforcer notre action en amont ».

Peut-on s’attendre à des solutions politiques ? Les choses bougent. Depuis le début de l’année, l’accès à la plateforme de signalement de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) a été ouvert aux libéraux. Agnès Firmin Le Bodo s’en était félicitée en martelant une ligne politique de « tolérance zéro ». En février, la ministre déléguée a lancé une concertation sur la sécurité des soignants. En début de semaine, elle indiquait qu’environ 450 propositions en étaient issues. « Nous aurons à sélectionner dans ce document les actions prioritaires, et je reviendrai rapidement vers vous justifier mes choix », s’est engagé François Braun. Espérons que les solutions soient à la hauteur des enjeux !


Source : Le Généraliste