Assemblée nationale

PPL Valletoux : l’amendement pour une régulation à l’installation des médecins rejeté par les députés !

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Publié le 15/06/2023
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L’examen de la proposition de loi « pour améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels », portée par le député Frédéric Valletoux à l’Assemblée nationale, a vu les députés rejeter l’amendement introduisant une régulation de l’installation des médecins, rédigé par un groupe transpartisan.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Parfois, l’avenir d’une profession se joue à quelques voix. Le 14 juin : 41. Autant de voix d’écart entre celles et ceux qui défendaient l’amendement transpartisan porté par Guillaume Garot (Parti socialiste) et Philippe Vigier (MoDem) dans le cadre de l’examen de la proposition de loi Valletoux. In fine : la profession peut souffler. Il n’y aura pas de régulation de l’installation des médecins, puisque 168 députés ont rejeté cette dispostion, contre 127.

Merci qui ? Merci François Braun ! Et c’est le Dr Jérôme Marty qui le dit - non, ce n’est pas une blague. Dans un communiqué publié le 15 juin, l’UFML-S a tenu à « saluer et à remercier le ministre de la Santé » qui a selon lui « montré durant ses interventions une connaissance de la médecine libérale qu’aucun ministre avant lui n’avait su exprimer ».

Avant d’ajouter : « Il a, par ses mots, su montrer toute la particularité de l’exercice libéral et salué avec force celles et ceux qui le portent et qui sont l’objet de trop fréquentes attaques et de mépris de la part de nombre de politiques. » Une note positive, en somme pour le syndicat qui note : « Ce moment-là était rare et nous redonne à tous un peu espoir en la politique ».

Un écran de fumée

En effet, devant un Hémicyle électrisé par les débats, la voix du ministre de la Santé et de la Prévention a défendu les libéraux face à l’amendement du groupe transpartisan. « Cette solution apparaît comme un écran de fumée, comme un voile que l’on met sur les autres solutions qui elles fonctionnent », a-t-il martelé. « Loin d’améliorer la situation, ces amendements, s’ils sont votés, vont dégrader l’offre de soins, de façon importante, dans les heures qui viennent. »

Refus d’installation, départs en retraite, déconventionnements, salariat, disparition de la médecine libérale… le ministre a évoqué tous les effets négatifs d’un tel vote, avant d’évoquer les généralistes qui changeraient de spécialités ou de pays. « J’entends de la stigmatisation », a-t-il également déclaré, sous les huées de certains députés mécontents avec ses propos.

Il a été rejoint dans cette défense de la profession par Frédéric Valletoux (Horizons), qui a rappelé l’enjeu principal : « garder nos soignants », notamment les généralistes, que le métier « attire de moins en moins ». Aurore Bergé (Renaissance) a, à son tour, posé une question rhétorique devant ses collègues : « Est-ce qu'un seul parlementaire peut lever la main et dire "j'ai trop de médecins généralistes dans mon département" ? »


Source : lequotidiendumedecin.fr