Première nuit de débat et premiers échanges tendus sur la PMA à l'Assemblée

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Publié le 08/06/2021

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Lundi après-midi, les députés ont entamé leur troisième lecture du projet de loi de bioéthique. Alors que l’attention médiatique et politique se focalise sur l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et femmes seules, « nous y sommes enfin », a introduit Olivier Véran en amont des débats. Le Parlement doit adopter définitivement le texte en juillet. « Les textes d'application de la loi doivent être préparés dès à présent » afin « que des premiers enfants puissent être conçus avant la fin de l'année 2021 », a garanti le ministre de la Santé. Promise par Emmanuel Macron, la première et probablement seule grande réforme de société du quinquennat a pris du retard en raison de la crise du Covid-19.

Les amendements de suppression rejetés

« Ce texte ne satisfera pas tout le monde, mais il sera un texte équilibré, ambitieux sans être aventurier, et responsable sans être tiède », a avancé Olivier Véran.
L'opposition de droite n'a pas dit son dernier mot et a déposé près des deux tiers des 1 550 amendements, au menu jusqu'à vendredi. Il en restait plus de 1 300 encore à discuter lundi en fin de soirée, à la suspension des débats. Plusieurs amendements visant à supprimer l'article premier du projet - central car relatif à la PMA - ont été balayés par la majorité et la gauche.
« Vous allez créer des orphelins de père », s'est indigné Patrick Hetzel (LR), sa collègue Annie Genevard lançant : « un père, c'est un père. (...) Vous êtes des apprentis sorciers ». À gauche, la communiste Elsa Faucillon s'est réjouie au contraire d'une « avancée juste et indispensable » dont « nous devons être collectivement fiers ». Le socialiste Gérard Leseul a dénoncé pour sa part « le combat d'arrière-garde, réactionnaire », de la droite.

Ligne rouge sur la GPA

À une partie de l’opposition qui craint que cette ouverture de la PMA soit une première étape vers la GPA, le rapporteur Jean-Louis Touraine (LREM) a répondu en dénonçant « l'obsession de la GPA par les plus traditionalistes » des députés, alors que ce n'est « pas la question » de cette loi.
Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a rappelé à la tribune que « l'interdit de la GPA reste pour le gouvernement une ligne rouge infranchissable ».

(avec AFP)


Source : lequotidiendumedecin.fr