Un faible statut socio-économique réduirait jusqu’à 2 ans l’espérance de vie

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Publié le 01/02/2017

Un faible statut socio-économique est lié à une diminution de l’espérance de vie de 2,1 ans et devrait être par conséquent considéré comme un facteur de risque majeur dans les politiques de santé mondiales, selon une étude publiée dans the Lancet.

En effet, même si, le statut social est un élément important pour la prédisposition de certaines maladies, il demeure négligé lors de l’élaboration de politique de santé. « Étant donné l'énorme impact du statut socio-économique sur la santé, il est vital que les gouvernements l'acceptent comme un facteur de risque majeur et cessent de l'exclure de la politique de santé » s’insurge le Dr Silvia Stringhini, des hôpitaux universitaires de Lausanne (Suisse). « Réduire la pauvreté, améliorer le niveau d’éducation, et instaurer un environnement sûr à la maison, à l’école, ou au travail sont essentiels pour surmonter l’impact des divergences socio-économiques », ajoute-t-elle.

Le but de ces recherches était de comparer les conséquences du statut socio-économique à 6 autres facteurs de risques de grande importance d’après l’OMS notamment le tabagisme, le diabète, l’alcool, ou l’obésité. Les travaux menés n’incluent pas moins de 48 études regroupant des données qui proviennent, entre autres, de France, Angleterre, Suisse ou États-Unis, soit l’équivalent de 1,7 million de personnes au total. L’équipe a évolué le statut socio-économique des participants en fonction de leur travail.

Un facteur de risque majeur souvent sous-estimé pour les politiques de santé

Les chercheurs ont ainsi découvert en analysant les résultats que les personnes vivant dans des conditions socio-économiques défavorables présentent un risque accru de 46 % de mourir avant d’avoir 85 ans par rapport à leurs homologues plus aisés. De même, les scientifiques ont constaté que le fait d’avoir un statut socio-économique inférieur était associé à une réduction de l’espérance de vie de près de 2,1 ans chez les individus entre 40 et 85 ans, un impact estimé comme quasi-équivalent à l’inactivité physique (qui est estimé à 2,4 ans). En parallèle, les réductions les plus marquantes sont liées au tabagisme (4,8 ans) et au diabète (3,9 ans). Quant aux autres facteurs de risques analysés, l’hypertension artérielle réduirait l’espérance de vie de 1,6 an, l’obésité de 0,7 an et la surconsommation d’alcool de 0,5 an.

« Le statut socio-économique est important parce qu'il constitue une mesure sommaire de l'exposition au cours de la vie à des circonstances et à des comportements dangereux, qui va au-delà des facteurs de risque des maladies non transmissibles que les politiques traitent habituellement », argue le Pr Paolo Vineis, un des auteurs.

Néanmoins, cette étude observationnelle a quelques limitations. Ainsi,  les chercheurs se sont fiés à la place qu’occupe les participants dans le monde du travail comme indicateur du niveau social, ce qui demeure un raccourci. En outre, l’analyse a été effectuée de manière à évaluer chaque facteur indépendamment des autres, mais il est compliqué de séparer le statut socio-économique des autres indicateurs.


Source : lequotidiendumedecin.fr