Numéro d'urgence

Une plateforme unique pour les appels d'urgence, à l'essai dès 2022

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Publié le 18/10/2021

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Dès début 2022, une plateforme unique rassemblant tous les appels aux numéros d'urgence sera expérimentée, pendant deux ans, « pour améliorer la prise en charge des victimes », a annoncé Emmanuel Macron samedi 16 octobre à Marseille au congrès des pompiers de France.

Trois modèles d'expérimentations à l'essai

« Trois types de plateformes regroupant numéros d'urgence et permanence des soins » seront testées, pour évaluer « la méthode la plus efficace », a insisté le chef de l'État samedi, au lendemain d'une manifestation des sapeurs-pompiers à Paris pour obtenir davantage de moyens.

La première expérimentation consistera en une plateforme unique qui recueillera les appels du 15 (Samu), du 17 (police-secours) et du 18 (sapeurs-pompiers). Il s'agit là, d'une des dispositions phare de la proposition de loi Matrasadoptée le 11 octobre.

La deuxième configuration sera un rassemblement du 15 et du 18 sans « police-secours ». Et la dernière option un simple « regroupement » du SAMU et des médecins de garde en lien avec les autres services d'urgence (15 et permanence des soins).

« Dans notre pays qui adore les débats théoriques (...) nous allons essayer le chemin du pragmatisme, et peut-être que nous inventerons collectivement une solution à laquelle nous n'avions pas pensé », a déclaré le président de la République.

L'expérimentation sera menée dans « une zone de défense », a indiqué Emmanuel Macron, soit « une grande région ». À son terme, « nous évaluerons méthodiquement quelle est la méthode la plus efficace », en termes de « temps de réponse et de qualité de l'accompagnement des usagers » notamment.

Les pompiers réclament un numéro unique

Dans un communiqué, la fédération nationale des sapeurs-pompiers a dit attendre « que cette expérimentation débouche sur la mise en place du 112, numéro européen d'appel d’urgence, comme numéro unique, complété d’un numéro d’accès aux soins non urgents, le 116 117, numéro européen utilisé depuis 2017 par trois régions françaises (Pays-de-la-Loire, Corse et Normandie), géré par les Samu et les médecins libéraux ».

Avant le discours d'Emmanuel Macron, Grégory Allione, président de la fédération nationale des sapeurs-pompiers avait déclaré à la tribune : « Vingt départements ont déjà réussi à rassembler les numéros d'urgence » et « n'ont pas attendu la loi pour être intelligents ».

Les déclarations du président à Marseille officialisent en fait l'accord trouvé début octobre, en commission mixte paritaire, par les députés et sénateurs, sur la proposition de loi Matras.

Le consensus atteint par les parlementaires avait satisfait l'association Samu-Urgences de France, selon qui il permettra « de démontrer l'efficacité du Service d'accès aux soins (SAS) » face au numéro unique. Le principe d'un « numéro unique d'appel d'urgence » est vivement combattu par certains médecins du Samu, selon qui cela entraînerait « une perte de chance » pour les malades. Sur ce thème, les urgentistes du Samu avaient été soutenus par la fédération hospitalière de France (FHF).

Le président de la République a également annoncé une revalorisation du remboursement des carences ambulancières, à au moins 200 euros au lieu de 124 euros actuellement, ainsi qu'une réforme des gardes ambulancières, afin de diminuer le nombre de ces carences.

Avec AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr