Édito

Urgences d’attendre ?

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Publié le 11/06/2022

Crédit photo : S. Toubon

« Non, (…) je n’accepterai pas que l’on fasse croire aux Français que partout, le système s’effondre », a martelé la ministre de la Santé et de la Prévention le 8 juin face aux acteurs des urgences. Dans un discours au congrès Urgences, Brigitte Bourguignon a affirmé sa position face aux tensions actuelles du système de santé. Pourtant, les réactions ne se sont pas fait attendre. À l’image du Pr Pierre Carli, toujours au congrès, qui parle d’un « système malade » ou du Pr Rémi Salomon, qui préside la Conférence des présidents de la CME des CHU de France, sur Franceinfo, qui estime : « On est arrivé à un point de rupture, à une bascule, avec une sorte de découragement, de désengagement » des soignants.

Alors, quelles seront les solutions ? Tandis que les conclusions de la mission flash du Dr Braun sont attendues pour la fin du mois, la ministre a présenté de premières mesures, destinées aux urgences, avec des hausses de rémunération pour les heures supplémentaires, la facilitation du cumul emploi-retraite, le recrutement anticipé cet été des élèves infirmiers et aides-soignants en attente de la remise de leur diplôme… Pour la ville, la ministre, qui s’adressait aux professionnels de la médecine d’urgence, n’a pas encore esquissé de mesures, citant néanmoins les efforts de la ville au même titre que ceux des urgences « pour que la continuité et l’accès aux soins non programmés soient une réalité dans la majeure partie de nos bassins de vie ».

Et les acteurs de la médecine de ville sont bien à l’agenda. La ministre, qui enchaîne les réunions avec les représentants du secteur de la santé, dont les syndicats de médecins, a d’ailleurs présenté au congrès sa volonté de dialogue, de transparence et de courage afin de « poser toutes les questions, même celles qui dérangent ». Celle qui se positionne comme une « facilitatrice » affiche une volonté de « simplifier les fonctionnements, alléger les contraintes, mettre en relation les acteurs et leur permettre d’imaginer, au plus près du terrain, de nouveaux horizons ». Il faudra donc attendre fin juin et les arbitrages autour des 150 « possibilités et pistes » identifiées dans le cadre de la mission Braun.


Source : lequotidiendumedecin.fr