D’autres étudiantes, comme Chloé Fredon, expliquent avoir raté la Paces à l’époque et s’être expatriées à Cluj. Mais l’éloignement familial et l’aspect financier (la formation coûte 7 500 euros) rendent l’expérience difficile. « Je travaille l’été un mois et demi, après mon mois de stage », raconte l’Auvergnate, confiant vouloir exercer la médecine générale en milieu rural, en France.

« Nous devons prouver : tous les matins, j’étais interrogée pendant deux semaines, uniquement parce que je suis formée en Roumanie… »

Aveline Torterat, rejetée de la Paces elle aussi pour une mauvaise note en biostatistique, est à Iasi. Revenue en France pour des stages, elle raconte la froideur des MSU. « Nous devons prouver : tous les matins, j’étais interrogée pendant deux semaines, uniquement parce que je suis formée en Roumanie… » La Parisienne prévient : « C’est important que la France soit là pour nous, étudiants à l’étranger… Sinon, nous irons ailleurs ! » Au total, ils sont plus de 5 000 carabins à être dans ce cas, une manne dans le contexte de désertification médicale hexagonale.

Le Dr Yannick Neuder a conclu l’événement en donnant des perspectives positives : une réunion est prévue fin août avec le pôle social de Matignon pour « caler » sa proposition de loi, déjà adoptée en première lecture au Palais Bourbon, avec la majorité. Gabriel Attal a déjà déclaré, devant les députés, y être favorable. Au Sénat, le texte devrait être inscrit à l’ordre du jour « à l’automne », promet le député de l’Isère. Lui jure de ne rien lâcher, presque galvanisé par ces récits d’étudiants expatriés quelque peu dépassés, voire dégoûtés, par ce « rejet » de la France, eux qui l’aiment et rêvent encore d’y exercer.